Memento told me...
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Memento told me...
Le Memento. Un objet divin, et pourtant, oublié de tous. Un comble lorsque l'ont sait qu'il vole la mémoire.
Il était une fois, le dieu mineur de l'oubli. Tonkult. Bizarrement, on ne se rappel jamais de lui, ni de son apparence. Le plus drôle est lorsqu'un dieu subit ses propres facéties.
Un jour, Tonkult oublia son livre, le Memento, et un simple mortel mit la main dessus. Le mortel avait pourtant quelques capacités cognitives, et appris à user du livre.
Il permet de voler et conserver des souvenirs, mais Tonkult s'en servait pour récupérer des souvenirs intéressants, de personnes sur le déclin.
Que contient ce livre? Combien de vies, combien de fin? Impossible à dire, car tout ne finit pas sur une page... Parfois sur la tranche, ou dans la reliure...
Une couleur par âme, voilà le code d'écriture.
[Nouvelles à gogo, fin qui dépote, amusez vous! Une condition: une situation assez intéressante pour qu'il y ai eu volonté de le conserver, à moins que le souvenir ne soit lié à Idéal. Et raconté à la première personne.
Bon amusement!]
Il était une fois, le dieu mineur de l'oubli. Tonkult. Bizarrement, on ne se rappel jamais de lui, ni de son apparence. Le plus drôle est lorsqu'un dieu subit ses propres facéties.
Un jour, Tonkult oublia son livre, le Memento, et un simple mortel mit la main dessus. Le mortel avait pourtant quelques capacités cognitives, et appris à user du livre.
Il permet de voler et conserver des souvenirs, mais Tonkult s'en servait pour récupérer des souvenirs intéressants, de personnes sur le déclin.
Que contient ce livre? Combien de vies, combien de fin? Impossible à dire, car tout ne finit pas sur une page... Parfois sur la tranche, ou dans la reliure...
Une couleur par âme, voilà le code d'écriture.
[Nouvelles à gogo, fin qui dépote, amusez vous! Une condition: une situation assez intéressante pour qu'il y ai eu volonté de le conserver, à moins que le souvenir ne soit lié à Idéal. Et raconté à la première personne.
Bon amusement!]
Albynn- Le Respectable
- Messages : 1259
Date d'inscription : 19/10/2014
Age : 32
Localisation : Devant mon ordi! T'as cru quoi?
Re: Memento told me...
Memento told me... Un jour, un texte doré fût gravé sur une tranche de feuille...
Le parc sud. Je me sens minable, assis sur ce banc. Ca fait des jours que je me traine un cœur lourd comme un morceau de métal. A qui en parler, je l'ignore. Je sais pas. Qui m'écoutera, au parc? J'ai pas envie d'étaler mes erreurs en publique. En parler avec les copains? C'est eux, les victimes de mes erreurs. Ce serait déplacé.
Comme hier. Je pleurniche comme hier. Et quand j'arriverais plus à pleurer, je rentrerais.
J'ai mentis. J'ai trahis. Je me suis jeté dans un conflit externe. Et si les Boucaniers m'avaient tués? Birth aurait dû faire un choix entre la vengeance et mon insubordination.
Les yeux de haine de Sayana. Le regard surpris de Birth. Le regard déçu de Nora. L'air haineux de Rosie. La peur de Nora.
Je suis jaloux, jaloux de cette confiance qu'on accorde à Birth. Jaloux de son charisme. Et à cause de cette jalousie stupide, j'ai perdu la confiance qu'on m'offrait. J'ai perdu la crédibilité de membre d'honneur.
J'ai enchainé les mauvais choix. Des choix stupides, dangereux. Pour moi et mes proches.
La lumière se reflète sur le poignard que m'a offert Yue. Je vois pas la forme à travers mes larmes. Ca brille juste.
Ca manque de couleur. Le blanc est joli, c'est la couleur de la lumière qui se reflète sur le sang de ma paume. Ca soulage un petit peu. Mais ça pique pas assez.
Je continue en prenant mon temps. Quand une larme tombe sur une coupure, j'ai l'impression de souffrir pour quelque chose qui en vaut la peine. Je vois plus rien, je m'en fiche.
Je continue.
Enfin, j'essaye. Rien, mon bras ne bouge pas. Il est bloqué.
Je cligne des yeux. Il y a une longue forme bleue sur mon bras droit. Et une voix douce et ferme.
- Ca ne vous aidera pas, jeune homme. Racontez plutôt ce que vous avez sur le cœur.
C'est une voix que je ne connais pas. Je me frotte le yeux pour voir son propriétaire. Il a une barbe grise et des favoris. Il a un sourire encourageant, et ses yeux noirs brillent d'attention. Il est largement plus vieux que Arsen, coiffé d'un chapeau et d'un ciré bleus marine. Un petit grand père Astrubéen, probablement.
- Est-ce qu'on se connait, monsieur?
- Non, mais si ça te soulage, je t'écoute, petit. Tu as l'air tellement malheureux...
C'est le mot, oui. J'ai jamais fais autant de mal en si peu de temps.
Alors, je me lance. J'ai besoin de parler, même à un grand père de passage.
Je lui parle de ma peur et de ma fierté lorsque le gouverneur Birth a voulu me recruter. Je parle de mon admiration pour cet homme charismatique, une chose que je n'ai jamais eue. Je parle de nos ennuis à Astrub. Je parle de la délégation de Birth en ma faveur. Je parle de la fierté que j'ai eu de sa confiance. Je parle de ma déception et de ma colère envers Karliah et Aisheriit, elles qui nous ont rabaissés, abandonnés.
Je parle de notre allié, Core, un homme cher et brave à mes yeux. Je parle de cette soirée de mépris et de haine, où j'ai emmené le Libertynn et la guilde sur l'île des Wabbits. Je parle du jours suivant, où on parle de l'absence de Birth. Et où mon envie de modestie m'a fait perdre mon rôle de chef temporaire. Je parle de la réaction scandalisée de Core après ça. Je parle de ses visites et de son scandale sur ma changement de statut, de son insistance sur l'obligation de me remettre chef temporaire. De mes pressentiments sur Core. Du soir où j'ai vu ce pressentiment se réaliser. La colère incontrôlable de Core, son envie de sang, les batailles et sa fin. La culpabilité.
Le jour d'école de Lashet. Sa disparition, la panique. La volonté de le retrouver, l'envie de ne pas impliquer les autres. Le soir de Sayana. Le sang de Birth. La perte de Saya. L'attaque de Rose à Astrub. La haine dans ses yeux. La douleur dans sa voix. Ma propre promesse de fuir après. La tristesse de l'amnésie de Lashet, la joie de son retour.
Le poid de la honte, et de ma promesse de rester à Nora. Mon inquiétude pour Nora et sa propre promesse. Mon inquiétude pour Birth, et mon envie de reconnaissance. Ma stupide visite aux boucaniers, la prise d'otage et les menaces. Les injures, les crachats blessants de la part de criminels. Cette impression d'être plus bas que terre, d'être traité de monstre par des assassins et des voleurs. Le regard lointain, le mouvement de fuite de Khaltos.
Cette envie de tout larguer et de recommencer à zéro. J'ai fini.
Je me rend compte que son autre main est sur ma tête. Je m'en suis pas rendu compte. Les creux sur mes joues me font souffrir à force de pleurer, et je n'ai pas cessé depuis le début. Depuis des semaines, à vrai dire. Mais là, je me sens un peu mieux. Un peu plus léger. Il y a encore des inconnus au cœur bon, ça me conforte sur la nature humaine.
- Tu te sens mieux, Albynn?
Ma main se crispe de surprise. Il a mentis, il me connait. Il me sourit de toute ses dents. Peur. J'appelle mes muscles à courir, fuir ce nouveau danger dont je ne sais rien. Mes pieds glissent sur le sol. J'ai peur de cet ennemi inconnu, j'ai voulu courir en étant toujours tenu par le poignet.
Qui est-ce? Pourquoi m'avoir écouté? Que va-t-il faire de ça? Qu'est ce qu'il me veut?
Il prend un gros livre brun. Il va chercher une potion? Un sort?
Je tire sur mon bras. Mal au ventre. Ailes qui piquent. Le type qui lâche pas. Frapper, me faire lâcher.
Que signifie "Memento rollback"?
Le parc sud. Je me sens minable, assis sur ce banc. Ca fait des jours que je me traine un cœur lourd comme un morceau de métal. A qui en parler, je l'ignore. Je sais pas. Qui m'écoutera, au parc? J'ai pas envie d'étaler mes erreurs en publique. En parler avec les copains? C'est eux, les victimes de mes erreurs. Ce serait déplacé.
Comme hier. Je pleurniche comme hier. Et quand j'arriverais plus à pleurer, je rentrerais.
J'ai mentis. J'ai trahis. Je me suis jeté dans un conflit externe. Et si les Boucaniers m'avaient tués? Birth aurait dû faire un choix entre la vengeance et mon insubordination.
Les yeux de haine de Sayana. Le regard surpris de Birth. Le regard déçu de Nora. L'air haineux de Rosie. La peur de Nora.
Je suis jaloux, jaloux de cette confiance qu'on accorde à Birth. Jaloux de son charisme. Et à cause de cette jalousie stupide, j'ai perdu la confiance qu'on m'offrait. J'ai perdu la crédibilité de membre d'honneur.
J'ai enchainé les mauvais choix. Des choix stupides, dangereux. Pour moi et mes proches.
La lumière se reflète sur le poignard que m'a offert Yue. Je vois pas la forme à travers mes larmes. Ca brille juste.
Ca manque de couleur. Le blanc est joli, c'est la couleur de la lumière qui se reflète sur le sang de ma paume. Ca soulage un petit peu. Mais ça pique pas assez.
Je continue en prenant mon temps. Quand une larme tombe sur une coupure, j'ai l'impression de souffrir pour quelque chose qui en vaut la peine. Je vois plus rien, je m'en fiche.
Je continue.
Enfin, j'essaye. Rien, mon bras ne bouge pas. Il est bloqué.
Je cligne des yeux. Il y a une longue forme bleue sur mon bras droit. Et une voix douce et ferme.
- Ca ne vous aidera pas, jeune homme. Racontez plutôt ce que vous avez sur le cœur.
C'est une voix que je ne connais pas. Je me frotte le yeux pour voir son propriétaire. Il a une barbe grise et des favoris. Il a un sourire encourageant, et ses yeux noirs brillent d'attention. Il est largement plus vieux que Arsen, coiffé d'un chapeau et d'un ciré bleus marine. Un petit grand père Astrubéen, probablement.
- Est-ce qu'on se connait, monsieur?
- Non, mais si ça te soulage, je t'écoute, petit. Tu as l'air tellement malheureux...
C'est le mot, oui. J'ai jamais fais autant de mal en si peu de temps.
Alors, je me lance. J'ai besoin de parler, même à un grand père de passage.
Je lui parle de ma peur et de ma fierté lorsque le gouverneur Birth a voulu me recruter. Je parle de mon admiration pour cet homme charismatique, une chose que je n'ai jamais eue. Je parle de nos ennuis à Astrub. Je parle de la délégation de Birth en ma faveur. Je parle de la fierté que j'ai eu de sa confiance. Je parle de ma déception et de ma colère envers Karliah et Aisheriit, elles qui nous ont rabaissés, abandonnés.
Je parle de notre allié, Core, un homme cher et brave à mes yeux. Je parle de cette soirée de mépris et de haine, où j'ai emmené le Libertynn et la guilde sur l'île des Wabbits. Je parle du jours suivant, où on parle de l'absence de Birth. Et où mon envie de modestie m'a fait perdre mon rôle de chef temporaire. Je parle de la réaction scandalisée de Core après ça. Je parle de ses visites et de son scandale sur ma changement de statut, de son insistance sur l'obligation de me remettre chef temporaire. De mes pressentiments sur Core. Du soir où j'ai vu ce pressentiment se réaliser. La colère incontrôlable de Core, son envie de sang, les batailles et sa fin. La culpabilité.
Le jour d'école de Lashet. Sa disparition, la panique. La volonté de le retrouver, l'envie de ne pas impliquer les autres. Le soir de Sayana. Le sang de Birth. La perte de Saya. L'attaque de Rose à Astrub. La haine dans ses yeux. La douleur dans sa voix. Ma propre promesse de fuir après. La tristesse de l'amnésie de Lashet, la joie de son retour.
Le poid de la honte, et de ma promesse de rester à Nora. Mon inquiétude pour Nora et sa propre promesse. Mon inquiétude pour Birth, et mon envie de reconnaissance. Ma stupide visite aux boucaniers, la prise d'otage et les menaces. Les injures, les crachats blessants de la part de criminels. Cette impression d'être plus bas que terre, d'être traité de monstre par des assassins et des voleurs. Le regard lointain, le mouvement de fuite de Khaltos.
Cette envie de tout larguer et de recommencer à zéro. J'ai fini.
Je me rend compte que son autre main est sur ma tête. Je m'en suis pas rendu compte. Les creux sur mes joues me font souffrir à force de pleurer, et je n'ai pas cessé depuis le début. Depuis des semaines, à vrai dire. Mais là, je me sens un peu mieux. Un peu plus léger. Il y a encore des inconnus au cœur bon, ça me conforte sur la nature humaine.
- Tu te sens mieux, Albynn?
Ma main se crispe de surprise. Il a mentis, il me connait. Il me sourit de toute ses dents. Peur. J'appelle mes muscles à courir, fuir ce nouveau danger dont je ne sais rien. Mes pieds glissent sur le sol. J'ai peur de cet ennemi inconnu, j'ai voulu courir en étant toujours tenu par le poignet.
Qui est-ce? Pourquoi m'avoir écouté? Que va-t-il faire de ça? Qu'est ce qu'il me veut?
Il prend un gros livre brun. Il va chercher une potion? Un sort?
Je tire sur mon bras. Mal au ventre. Ailes qui piquent. Le type qui lâche pas. Frapper, me faire lâcher.
Que signifie "Memento rollback"?
Albynn- Le Respectable
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Localisation : Devant mon ordi! T'as cru quoi?
Re: Memento told me...
Memento told me... qu'on peut toujours rattraper ses erreurs dans une autre vie.
Le libre arbitre. Le choix de faire des erreurs de jugement, de mal enseigner, de mal voir. De faire le mal en voulant faire bien.
Pour moi, Ezdwin Rulesman, il n'en était pas question. Personne ne devait se préoccuper des problèmes, les risques étaient trop grands. Il fallait protéger mes concitoyens de leur propres erreurs. Les empêcher d'en faire.
Les empêcher de juger et réfléchir. Comme des enfants, les empêcher de sortir de leur berceau. Tout décider pour eux, afin qu'ils n'aient à se préoccuper que de leur bonheur. Ils n'auraient plus à se préoccuper des problèmes.
Je me suis présenté en tant que Gouverneur, et ils m'ont élu. Afin que, comme promis, je les libères de leur soucis.
J'ai planché sur une ébauche de manuel. Un manuel que des gardes consulteraient à chaque soucis. Voleurs, querelles, crimes, fête, tout. Et dans les rues, les gardes patrouillaient en surveillant tout. Les gens étaient enfin heureux.
Du moins, je le croyais.
Le soir, dans les ménages, les familles se disputaient, et il n'y avait personne pour l'en empêcher. Alors, il y eut des tours de gardes par foyers. Les familles des gardes qui se plaignaient de ne plus les voir avaient aussi leurs règles. Pas de disputes, pas d'erreur. Jamais d'erreurs.
Il y eut des risques la nuit. Des cambrioleurs, des enfants qui pleurent. Désormais, les gardes restaient 24h/24. Leurs familles venaient se plaindre de ne jamais les voir. Pour résoudre ce nouveau problème, les familles des gardes vinrent les rejoindre dans les maisons surveillées.
Par ordre de la loi. Les querelles et les manques étaient comblés.
Hélas, Les plaintes continuaient encore. Les familles hôtes se plaignaient d'avoir étés envahies, et se sentaient mal à l'aise avec des inconnus armés dans la maison. Les familles hébergés ne se sentaient pas chez eux, redoutant que, durant ce temps, leur maison se fasse cambrioler par des passants.
Je renvoya tout le monde dans son logis respectif, et nomma chaque tête de famille, homme ou femme, en tant que garde de la maison.
Mais les rumeurs coururent. Certains ne se référaient pas au manuel pour leur problèmes, et prenaient les responsabilité de faire des erreurs.
je fis une loi de plus dans le manuel, et ces gardes dissidents furent détronés au profit de la tête de famille suivante.
Et ce soir, un quartier entier flambe. Une mère avec son fils de trois ans, c'était de cette maison que l'incendie avait commencé. La mère avait refusé de suivre un commandement du manuel, et c'est son fils qui avait été nommé garde de la maison.
Le temps qu'il lise le manuel, le feu de cheminé emballé s'était propagé. Pris de paniques, les voisins fuyaient le brasier. Les gardes, empétrés dans le livre, n'avaient pas éteint le feu. Au lieu de ça, ils avaient arrété des opportunistes, des voleurs de la dernière minute. Car, selon eux, cela avait toujours été le travail de la bridage du feu, et non le leur.
Et le peuple se souleva, criant qu'il en avait assez d'obéir à des pages de lires. Des pages incapable de les comprendre. Ma femme s'en alla, clamant qu'elle n'en pouvait plus d'être surveillée par un tas de bois et d'encre.
On m'a traité de tyran. On m'a tiré dessus, lancé des pierres. Des jeunes me reprochaient de leur avoir retiré le droit de faire des choix, les vieux, de se faire respecter.
J'ai fuis, dans la campagne reculée, cherchant des abris. J'avais faim, et mes plaies s'infectaient. Ici, où la révolution n'était pas encore arrivée, je pouvais demander hospitalité.
Je frappais à chaque porte. Et tous me répondaient:
- Selon le livre, un étranger blessé et malade est dangereux, et doit rester dehors. Vous ne pouvez qu'être un voleur qui s'est fait rosser ailleurs, sinon, on se serait occupé de vous chez vous.
Les exceptions. Il y a tellement d'exceptions, et je n'y avais pas songé. Et personne ne voulait de moi.
Je me suis allongé dans l'herbe, l'infections prenait le pas sur ma chaire.
C'est fini. Je ne veux plus de controle, plus de cet anti-libre-arbitre.
Je ne veux que la Liberté.
En dessous était écrit une note, une note qui semblait de toutes les couleurs, de la main du propriétaire.
Ezdwin Rulesman, réincarnation en Lorenzo Dogail.
Le libre arbitre. Le choix de faire des erreurs de jugement, de mal enseigner, de mal voir. De faire le mal en voulant faire bien.
Pour moi, Ezdwin Rulesman, il n'en était pas question. Personne ne devait se préoccuper des problèmes, les risques étaient trop grands. Il fallait protéger mes concitoyens de leur propres erreurs. Les empêcher d'en faire.
Les empêcher de juger et réfléchir. Comme des enfants, les empêcher de sortir de leur berceau. Tout décider pour eux, afin qu'ils n'aient à se préoccuper que de leur bonheur. Ils n'auraient plus à se préoccuper des problèmes.
Je me suis présenté en tant que Gouverneur, et ils m'ont élu. Afin que, comme promis, je les libères de leur soucis.
J'ai planché sur une ébauche de manuel. Un manuel que des gardes consulteraient à chaque soucis. Voleurs, querelles, crimes, fête, tout. Et dans les rues, les gardes patrouillaient en surveillant tout. Les gens étaient enfin heureux.
Du moins, je le croyais.
Le soir, dans les ménages, les familles se disputaient, et il n'y avait personne pour l'en empêcher. Alors, il y eut des tours de gardes par foyers. Les familles des gardes qui se plaignaient de ne plus les voir avaient aussi leurs règles. Pas de disputes, pas d'erreur. Jamais d'erreurs.
Il y eut des risques la nuit. Des cambrioleurs, des enfants qui pleurent. Désormais, les gardes restaient 24h/24. Leurs familles venaient se plaindre de ne jamais les voir. Pour résoudre ce nouveau problème, les familles des gardes vinrent les rejoindre dans les maisons surveillées.
Par ordre de la loi. Les querelles et les manques étaient comblés.
Hélas, Les plaintes continuaient encore. Les familles hôtes se plaignaient d'avoir étés envahies, et se sentaient mal à l'aise avec des inconnus armés dans la maison. Les familles hébergés ne se sentaient pas chez eux, redoutant que, durant ce temps, leur maison se fasse cambrioler par des passants.
Je renvoya tout le monde dans son logis respectif, et nomma chaque tête de famille, homme ou femme, en tant que garde de la maison.
Mais les rumeurs coururent. Certains ne se référaient pas au manuel pour leur problèmes, et prenaient les responsabilité de faire des erreurs.
je fis une loi de plus dans le manuel, et ces gardes dissidents furent détronés au profit de la tête de famille suivante.
Et ce soir, un quartier entier flambe. Une mère avec son fils de trois ans, c'était de cette maison que l'incendie avait commencé. La mère avait refusé de suivre un commandement du manuel, et c'est son fils qui avait été nommé garde de la maison.
Le temps qu'il lise le manuel, le feu de cheminé emballé s'était propagé. Pris de paniques, les voisins fuyaient le brasier. Les gardes, empétrés dans le livre, n'avaient pas éteint le feu. Au lieu de ça, ils avaient arrété des opportunistes, des voleurs de la dernière minute. Car, selon eux, cela avait toujours été le travail de la bridage du feu, et non le leur.
Et le peuple se souleva, criant qu'il en avait assez d'obéir à des pages de lires. Des pages incapable de les comprendre. Ma femme s'en alla, clamant qu'elle n'en pouvait plus d'être surveillée par un tas de bois et d'encre.
On m'a traité de tyran. On m'a tiré dessus, lancé des pierres. Des jeunes me reprochaient de leur avoir retiré le droit de faire des choix, les vieux, de se faire respecter.
J'ai fuis, dans la campagne reculée, cherchant des abris. J'avais faim, et mes plaies s'infectaient. Ici, où la révolution n'était pas encore arrivée, je pouvais demander hospitalité.
Je frappais à chaque porte. Et tous me répondaient:
- Selon le livre, un étranger blessé et malade est dangereux, et doit rester dehors. Vous ne pouvez qu'être un voleur qui s'est fait rosser ailleurs, sinon, on se serait occupé de vous chez vous.
Les exceptions. Il y a tellement d'exceptions, et je n'y avais pas songé. Et personne ne voulait de moi.
Je me suis allongé dans l'herbe, l'infections prenait le pas sur ma chaire.
C'est fini. Je ne veux plus de controle, plus de cet anti-libre-arbitre.
Je ne veux que la Liberté.
En dessous était écrit une note, une note qui semblait de toutes les couleurs, de la main du propriétaire.
Ezdwin Rulesman, réincarnation en Lorenzo Dogail.
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