Un homme à la mer
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Un homme à la mer
Musique
Le coassement des salbatroces au loin. Les bruissement du vent sur la surface.
Un poisson nage en surface, et gobe son déjeuner. Hélas pour lui, c'est un bout de bois. Un débris restant du drame. Il s'étouffe et le recrache, et se jure de ne plus jamais venir gober à la surface.
Il tiendra sa promesse jusqu'à sa mort, c'est à dire le temps de tomber dans la gueule du requinou qui cherchait son déjeuner, lui aussi.
D'autres poissons, eux, sont attirés par la grande chose qui a chuté dans l'eau. Quelque chose venu de la limite de leur monde, un immense machin en matériaux inconnus dans lequel ils ont pu construire des nids neufs. Des poissons globes s'étaient installés derrière des fenetres, des poisson chachas avaient pris position dans des canoons.
Et en surface, de jeunes poissons curieux regardaient un morceau de nuit passer, à la limite de leur monde. Un d'eux, trop approché, dû battre des nageoire à la vitesse supérieurs lorsque quelque chose manqua de le percuter en chutant dans l'eau.
En surface, le bateau s’amarrait. Son propriétaire avait jeté l'ancre, et constatait le drame.
La mer à perte de vue. Plus de traces. Et pourtant, sa carte était formelle.
Quelques échardes flottaient, dernier signe de présence humaine. Les flots cachaient, entre deux eaux, des résidus de poussières et de boues, et un malheureux morceau de tissu émeraude. La peinture blanche qui representait un symbole avait été emporté par la mer, à jamais perdue dans les profondeurs.
Sur le bateau, la silhouette se résigna à accomplir sa promesse, et soupira de tristesse.
Ici, il y avait une île. Ici, il y avait une armée. Ici, on trouvait les plus belles technologies du monde des Douze.
Son propriétaire avait péris, ne laissant que des bribes de technologie à Get Free. Aucun membre n'oubliera ce jour où la Librarmée était venue les rejoindre, avec l'air le plus accablé du monde. Lenz avait été la première à hurler à l'impossible. Le reste de la guilde s'était contenté de ne rien dire, et de taper le dos de leur nouveaux collègues, aussi accablés les uns que les autres.
Et le seul qui avait disparu était Albynn.
Le marin souffla sur ses mèches. La brise marine se levait, un vent amer à l'arrière gout salé. Le même gout que cette double perte. Un grand homme, une grande ville. Et pour Albynn, bientot triple.
Abandonnant sa contemplation, il descendit dans sa cabine, poussant avec précaution ses caisses de ravitaillement. Son but était une boite. Une grosse boite de fer qui contenait un vieux paquet cadeau.
Il lui semblait que le plomb dans la boite avait migré dans ses chaussures. Il savait, pourtant, qu'il gardait le plus précieux, mais rien à faire. Se séparer de cette boite lui donnait des nœuds dans l'estomac.
Un geste, un seul. S'il avait le cran de le faire, il ne pourrait pas retourner en arrière.
Un mouvement fatal, sortit du fond de ses tripes. Un dernier rayon de soleil sur du fer volant. Une caresse qui approuvait son action. Le "plouf" d'une caisse qui coule à pic.
Et au dessus des dernières rides de l'eau flotte les derniers sons du salut.
Le coassement des salbatroces au loin. Les bruissement du vent sur la surface.
Un poisson nage en surface, et gobe son déjeuner. Hélas pour lui, c'est un bout de bois. Un débris restant du drame. Il s'étouffe et le recrache, et se jure de ne plus jamais venir gober à la surface.
Il tiendra sa promesse jusqu'à sa mort, c'est à dire le temps de tomber dans la gueule du requinou qui cherchait son déjeuner, lui aussi.
D'autres poissons, eux, sont attirés par la grande chose qui a chuté dans l'eau. Quelque chose venu de la limite de leur monde, un immense machin en matériaux inconnus dans lequel ils ont pu construire des nids neufs. Des poissons globes s'étaient installés derrière des fenetres, des poisson chachas avaient pris position dans des canoons.
Et en surface, de jeunes poissons curieux regardaient un morceau de nuit passer, à la limite de leur monde. Un d'eux, trop approché, dû battre des nageoire à la vitesse supérieurs lorsque quelque chose manqua de le percuter en chutant dans l'eau.
En surface, le bateau s’amarrait. Son propriétaire avait jeté l'ancre, et constatait le drame.
La mer à perte de vue. Plus de traces. Et pourtant, sa carte était formelle.
Quelques échardes flottaient, dernier signe de présence humaine. Les flots cachaient, entre deux eaux, des résidus de poussières et de boues, et un malheureux morceau de tissu émeraude. La peinture blanche qui representait un symbole avait été emporté par la mer, à jamais perdue dans les profondeurs.
Sur le bateau, la silhouette se résigna à accomplir sa promesse, et soupira de tristesse.
Ici, il y avait une île. Ici, il y avait une armée. Ici, on trouvait les plus belles technologies du monde des Douze.
Son propriétaire avait péris, ne laissant que des bribes de technologie à Get Free. Aucun membre n'oubliera ce jour où la Librarmée était venue les rejoindre, avec l'air le plus accablé du monde. Lenz avait été la première à hurler à l'impossible. Le reste de la guilde s'était contenté de ne rien dire, et de taper le dos de leur nouveaux collègues, aussi accablés les uns que les autres.
Et le seul qui avait disparu était Albynn.
Le marin souffla sur ses mèches. La brise marine se levait, un vent amer à l'arrière gout salé. Le même gout que cette double perte. Un grand homme, une grande ville. Et pour Albynn, bientot triple.
Abandonnant sa contemplation, il descendit dans sa cabine, poussant avec précaution ses caisses de ravitaillement. Son but était une boite. Une grosse boite de fer qui contenait un vieux paquet cadeau.
Il lui semblait que le plomb dans la boite avait migré dans ses chaussures. Il savait, pourtant, qu'il gardait le plus précieux, mais rien à faire. Se séparer de cette boite lui donnait des nœuds dans l'estomac.
Un geste, un seul. S'il avait le cran de le faire, il ne pourrait pas retourner en arrière.
Un mouvement fatal, sortit du fond de ses tripes. Un dernier rayon de soleil sur du fer volant. Une caresse qui approuvait son action. Le "plouf" d'une caisse qui coule à pic.
Et au dessus des dernières rides de l'eau flotte les derniers sons du salut.
"Ici reposent Mylone et Keethan."
Albynn- Le Respectable
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Date d'inscription : 19/10/2014
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Localisation : Devant mon ordi! T'as cru quoi?
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