C'est fini
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Lasi/Léo
Silk Le Train
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Bluefox82
Nael
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C'est fini
La lueur bleutée familière et la sensation de changement d'environnement firent ouvrir les paupières fatiguées de Reid. Le soleil se lèverait d'ici peu, dardant quelques timides rayons orangés dans le bleu de la nuit. Des oiseaux s'extirpaient des brumes du sommeil en piaillant sur le chemin du Crâ et de son escorte. Tout était calme. Personne ne se doutait que quelques heures auparavant, les deux hommes étaient ennemis. Personne ne se doutait des combats acharnés qui avaient eu lieu dans le manoir familial.
Personne ne se doutait que le destin d'une famille venait de prendre un brusque virage, dévié d'une trajectoire tracée une éternité auparavant.
Ils avaient choisi de changer.
Une brève accolade, un geste de main, et l'ancien insoumis était parti. Reid ne tenait debout que grâce au pan de mur sur lequel il s'était appuyé. Ses doigts engourdis peinaient à trouver les clés, et encore plus à déverrouiller la porte de la boutique de tricot qu'il tenait. Le roux se traina dans l'embrasure de la porte qu'il referma péniblement, et un sourire se traça sur ses lèvres en voyant cet intérieur qu'il connaissait si bien. Il s'appuya sur le comptoir où s'entassaient pelottes de laine et aiguilles de tricot, et remercia intérieurement ceux qui s'étaient occupé de ses plaies. La douleur et la fatigue menaçaient toujours de le faire s'effondrer d'un instant à l'autre, mais au moins il ne se vidait plus de son sang.
Reid poussa la porte de l'arrière-boutique, et s'effondra sur le plancher, incapable d'avancer plus loin. Son regard brumeux rencontra celui des photos sur la commode de l'entrée. Un Iop à tâches de rousseur et une Crâ aux tresses complexes et nombreuses, tous deux souriants. Sa mère était une Van Sherza, et son père boulanger. Les deux s'étaient rencontrés étant jeunes, et le Iop avait accepté de quitter sa vie douillette par amour, pour vivre parmi une famille de tueurs.
Et puis Rose était arrivée. Et tout a changé. Fini les meurtres, la vie dans l'ombre, la constante peur des représailles, les reproches de la conscience. Le couple approchait de la retraite, mais les deux avaient repris une petite boulangerie, désormais réputée pour sa brioche tressée. Ils étaient heureux, et en paix. Et après la mort du spectre du passé, Roban, il pourraient l'être jusqu'à leur mort.
Ça n'avait pas été une partie de plaisir. Reid avait rejoint le combat tardivement, mais il avait tout de même enduré de nombreuses épreuves. Une attaque par la mer à Poup Island, une immersion dans les cartels de Brâkmar, la trahison de membres de la famille, puis la mort d'une camarade de caste suivie de celle d'un homme qu'il admirait et considérait comme un mentor... Il y avait perdu une partie de son ouïe et son bras, et malgré la qualité de la prothèse, sa vie ne serait plus jamais la même. Même si sa camarade avait été ramenée à la vie, il faisait régulièrement des cauchemars de sa mort et de celle d'Ysmael.
Mais tous ces sacrifices en valaient la peine.
Désormais, il était libres. Ils étaient tous libres.
« Pounet ? »
Une petite voix paniquée parvint à traverser la torpeur du blessé. Elle était en partie étouffée par son défaut d'audition, mais c'était une voix à laquelle il s'était récemment habitué. De petites mains humides vinrent lui tapoter les joues en marmonnant des formules Eniripsa maladroites, entre deux sanglots. Les yeux de Reid s'ouvrirent sur une petite tête rousse toute pâle, parsemée de tâches de rousseur, réhaussée de grands yeux bleus encore tachés de sommeil. Le soleil semblait haut dans le ciel et innondait la pièce d'une lumière chaleureuse. Les ailes diaphanes et translucides du petit garçon se mirent à battre et un sourire rassuré vint éclairer la bouille enfantine.
« Pounet, tu vas bien ? Tu pars plus, hein ? Tu vas pas mourir, promis ? »
Reid ne pu que sourire et hocher. Le petit garçon se lova contre le « papounet » qu'il avait désigné et adopté quelques semaines auparavant, avant de reprendre ses sanglots. Le Crâ se contenta d'enlacer le petit bout de son bras encore valide.
« C'est fini. »
(IL EST TROIS HEURES ET DEMI MAIS J'AI ÇA DANS LA TÊTE DEPUIS LA MOITIE DE L'EVENT ET PUTAIN FALLAIT QUE JE LE FASSE PARCE QUE C'ETAIT BIEEEEEEEEEN et qu'il faut que j'me sorte ça de la tête, même si j'me suis pas relu, et que c'est probablement guimauve as fuck. Oz, t'as qu'à prendre ça comme le retour global sur les Van Sherza, parce que ça résume en gros mon ressenti sur toussa toussa. C'tait bien, y'a eu de tout, des feels, de l'épique, du drama, des trucs drôles, et maintenant c'est fini, et certes c'est bien parce que putain c'tait long, mais d'un autre coté... PUTAIN J'AI HÂTE DE VOIR CE QUE ÇA VA IMPLIQUER. Donc geygey à tout le monde, wala~ *Backflip into bed*)
Personne ne se doutait que le destin d'une famille venait de prendre un brusque virage, dévié d'une trajectoire tracée une éternité auparavant.
Ils avaient choisi de changer.
Une brève accolade, un geste de main, et l'ancien insoumis était parti. Reid ne tenait debout que grâce au pan de mur sur lequel il s'était appuyé. Ses doigts engourdis peinaient à trouver les clés, et encore plus à déverrouiller la porte de la boutique de tricot qu'il tenait. Le roux se traina dans l'embrasure de la porte qu'il referma péniblement, et un sourire se traça sur ses lèvres en voyant cet intérieur qu'il connaissait si bien. Il s'appuya sur le comptoir où s'entassaient pelottes de laine et aiguilles de tricot, et remercia intérieurement ceux qui s'étaient occupé de ses plaies. La douleur et la fatigue menaçaient toujours de le faire s'effondrer d'un instant à l'autre, mais au moins il ne se vidait plus de son sang.
Reid poussa la porte de l'arrière-boutique, et s'effondra sur le plancher, incapable d'avancer plus loin. Son regard brumeux rencontra celui des photos sur la commode de l'entrée. Un Iop à tâches de rousseur et une Crâ aux tresses complexes et nombreuses, tous deux souriants. Sa mère était une Van Sherza, et son père boulanger. Les deux s'étaient rencontrés étant jeunes, et le Iop avait accepté de quitter sa vie douillette par amour, pour vivre parmi une famille de tueurs.
Et puis Rose était arrivée. Et tout a changé. Fini les meurtres, la vie dans l'ombre, la constante peur des représailles, les reproches de la conscience. Le couple approchait de la retraite, mais les deux avaient repris une petite boulangerie, désormais réputée pour sa brioche tressée. Ils étaient heureux, et en paix. Et après la mort du spectre du passé, Roban, il pourraient l'être jusqu'à leur mort.
Ça n'avait pas été une partie de plaisir. Reid avait rejoint le combat tardivement, mais il avait tout de même enduré de nombreuses épreuves. Une attaque par la mer à Poup Island, une immersion dans les cartels de Brâkmar, la trahison de membres de la famille, puis la mort d'une camarade de caste suivie de celle d'un homme qu'il admirait et considérait comme un mentor... Il y avait perdu une partie de son ouïe et son bras, et malgré la qualité de la prothèse, sa vie ne serait plus jamais la même. Même si sa camarade avait été ramenée à la vie, il faisait régulièrement des cauchemars de sa mort et de celle d'Ysmael.
Mais tous ces sacrifices en valaient la peine.
Désormais, il était libres. Ils étaient tous libres.
« Pounet ? »
Une petite voix paniquée parvint à traverser la torpeur du blessé. Elle était en partie étouffée par son défaut d'audition, mais c'était une voix à laquelle il s'était récemment habitué. De petites mains humides vinrent lui tapoter les joues en marmonnant des formules Eniripsa maladroites, entre deux sanglots. Les yeux de Reid s'ouvrirent sur une petite tête rousse toute pâle, parsemée de tâches de rousseur, réhaussée de grands yeux bleus encore tachés de sommeil. Le soleil semblait haut dans le ciel et innondait la pièce d'une lumière chaleureuse. Les ailes diaphanes et translucides du petit garçon se mirent à battre et un sourire rassuré vint éclairer la bouille enfantine.
« Pounet, tu vas bien ? Tu pars plus, hein ? Tu vas pas mourir, promis ? »
Reid ne pu que sourire et hocher. Le petit garçon se lova contre le « papounet » qu'il avait désigné et adopté quelques semaines auparavant, avant de reprendre ses sanglots. Le Crâ se contenta d'enlacer le petit bout de son bras encore valide.
« C'est fini. »
(IL EST TROIS HEURES ET DEMI MAIS J'AI ÇA DANS LA TÊTE DEPUIS LA MOITIE DE L'EVENT ET PUTAIN FALLAIT QUE JE LE FASSE PARCE QUE C'ETAIT BIEEEEEEEEEN et qu'il faut que j'me sorte ça de la tête, même si j'me suis pas relu, et que c'est probablement guimauve as fuck. Oz, t'as qu'à prendre ça comme le retour global sur les Van Sherza, parce que ça résume en gros mon ressenti sur toussa toussa. C'tait bien, y'a eu de tout, des feels, de l'épique, du drama, des trucs drôles, et maintenant c'est fini, et certes c'est bien parce que putain c'tait long, mais d'un autre coté... PUTAIN J'AI HÂTE DE VOIR CE QUE ÇA VA IMPLIQUER. Donc geygey à tout le monde, wala~ *Backflip into bed*)
Nael- L’Idéaliste
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Date d'inscription : 30/05/2016
Age : 28
Localisation : Quelque part, probablement.
Re: C'est fini
"C'est fini..."
Ce fut les seules paroles, d'une voix à peine audible, que la Sadida aux cheveux blancs put dire en cet instant, trop fatiguée pour pouvoir rajouter quoi que ce soit.
Mais cela était suffisant. C'était une libération. Les larmes coulaient sur ses joues, des larmes d'une personne affranchie d'un passé sombre et tumultueux, comme le reste de ses frères et sœurs. Après avoir passé maintes épreuves, et subit maintes blessures, avoir vu des proches tomber et le sang se rependre...elle était libre.
La lumière de l'aube venait en épilogue à ce spectacle, irradiant les lieux chaleureusement. Tout autour, les insoumis, ayant désormais fait le même vœux de changer afin de suivre un meilleur train de vie, s'animaient pour relever les survivants de cette formidable guerre.
Aujourd'hui on changeait en mieux, pour s'offrir un avenir radieux ou tuer ne serait plus le quotidien de chacun.
Edell restait toujours au sol, à retracer tout le chemin qu'elle a fait pour en arriver là...avec les autres, elle était victorieuse, ils avaient réussi à éliminer le passé que représentait Roban...mais tout ceci à quel prix?
Beaucoup de personnes avaient perdu la vie dans tout ça. Elle était certainement une des seuls à s'en être sorti le mieux dans cette affaire, mais qu'en était-il des autres Van Shërza..?
Ysmaël était mort de la main d'un de ses frères...l'effet d'un brutal coup de poignard dans le cœur de tout le monde, en particulier de certains...
Shan s'était résolu à ôter la vie à ses parents, pour le bien du groupe....et n'est-ce pas là une des décisions les plus difficiles et les plus cruelles que doit prendre un fils...?
Tena avait connu la mort elle aussi, devant les yeux de tout le monde...et même si elle fut ressuscitée, on ne peut enlever ça des mémoires...
Et bien sûr, toutes les fois où elle les a vu quasiment à l'agonie sans rien pouvoir faire...la même question revenait sans cesse "Suis-je vraiment capable de les sauver..?"
Enfin...elle avait menti à son amant jusqu'à la confrontation avec Joshua, ne disant rien sur son origine et sa vraie occupation, ainsi que ce qu'elle faisait avec les Van. C'est en revenant blessée de l'affrontement qu'elle dut s'expliquer entièrement, et elle remarqua qu'elle avait déclenché chez lui encore plus d'inquiétudes.
Mais elle lui avait promit une chose: une fois tout ceci terminé, elle pourra reprendre une vie tranquille, faîte de projets et d'ambitions pour l'avenir.
Et aujourd'hui pour elle, cette promesse se réalisa.
Deux insoumis vinrent pour la porter, elle qui n'avait plus de forces pour se lever. Ils l'amenèrent hors de manoir, et une fois le seuil franchit, le soleil matinal se mit à illuminer le visage d'Edell. Contente de voir enfin cet astre après avoir passé tant de temps dans l'ombre, elle ferma les yeux pour s'autoriser un peu de repos, un fin sourire se dessinant sur les lèvres:
"C'est une belle journée qui s'annonce..."
Ce fut les seules paroles, d'une voix à peine audible, que la Sadida aux cheveux blancs put dire en cet instant, trop fatiguée pour pouvoir rajouter quoi que ce soit.
Mais cela était suffisant. C'était une libération. Les larmes coulaient sur ses joues, des larmes d'une personne affranchie d'un passé sombre et tumultueux, comme le reste de ses frères et sœurs. Après avoir passé maintes épreuves, et subit maintes blessures, avoir vu des proches tomber et le sang se rependre...elle était libre.
La lumière de l'aube venait en épilogue à ce spectacle, irradiant les lieux chaleureusement. Tout autour, les insoumis, ayant désormais fait le même vœux de changer afin de suivre un meilleur train de vie, s'animaient pour relever les survivants de cette formidable guerre.
Aujourd'hui on changeait en mieux, pour s'offrir un avenir radieux ou tuer ne serait plus le quotidien de chacun.
Edell restait toujours au sol, à retracer tout le chemin qu'elle a fait pour en arriver là...avec les autres, elle était victorieuse, ils avaient réussi à éliminer le passé que représentait Roban...mais tout ceci à quel prix?
Beaucoup de personnes avaient perdu la vie dans tout ça. Elle était certainement une des seuls à s'en être sorti le mieux dans cette affaire, mais qu'en était-il des autres Van Shërza..?
Ysmaël était mort de la main d'un de ses frères...l'effet d'un brutal coup de poignard dans le cœur de tout le monde, en particulier de certains...
Shan s'était résolu à ôter la vie à ses parents, pour le bien du groupe....et n'est-ce pas là une des décisions les plus difficiles et les plus cruelles que doit prendre un fils...?
Tena avait connu la mort elle aussi, devant les yeux de tout le monde...et même si elle fut ressuscitée, on ne peut enlever ça des mémoires...
Et bien sûr, toutes les fois où elle les a vu quasiment à l'agonie sans rien pouvoir faire...la même question revenait sans cesse "Suis-je vraiment capable de les sauver..?"
Enfin...elle avait menti à son amant jusqu'à la confrontation avec Joshua, ne disant rien sur son origine et sa vraie occupation, ainsi que ce qu'elle faisait avec les Van. C'est en revenant blessée de l'affrontement qu'elle dut s'expliquer entièrement, et elle remarqua qu'elle avait déclenché chez lui encore plus d'inquiétudes.
Mais elle lui avait promit une chose: une fois tout ceci terminé, elle pourra reprendre une vie tranquille, faîte de projets et d'ambitions pour l'avenir.
Et aujourd'hui pour elle, cette promesse se réalisa.
Deux insoumis vinrent pour la porter, elle qui n'avait plus de forces pour se lever. Ils l'amenèrent hors de manoir, et une fois le seuil franchit, le soleil matinal se mit à illuminer le visage d'Edell. Contente de voir enfin cet astre après avoir passé tant de temps dans l'ombre, elle ferma les yeux pour s'autoriser un peu de repos, un fin sourire se dessinant sur les lèvres:
"C'est une belle journée qui s'annonce..."
Bluefox82- L’Utopiste
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Localisation : Dans mon humble demeure, ou dans une auberge quelconque, tant que je peux boire et écouter les bardes.
Re: C'est fini
Un plafond blanc. Des murs blancs. Rideaux blancs. Draps blancs.
Loui avait été emmené à un hôpital familial proche. Son état précédent la BugZone et ses bras sanglant l'avaient mis en mauvaise posture. Il s'était donné à fond. Mais ce n’était pas ce qui le faisait pleurer.
Il entendait du bruit dans les couloirs. Les femmes et les enfants des Insoumis et des Sherza venaient leur rendre visite. Lui contemplait sa chambre vide.
Il savait qu'il n'aurait pas de visite. Sa famille proche ne lui avait jamais fait de mal, mais une fois adulte, ils voulaient couper les ponts avec lui. Trop de choses leurs faisaient honte. Sa conviction pour la vie des habits, et sa passion pour la couture. Au sein d'une famille normalement si stricte, il faisait tâche. Après tout, sa mère était perceptrice, alors que son père était un membre des Van Sherza. Deux personnes droites dans leurs bottes, et plus rigide que de vieux poupliers.
S'ils avaient pû le renier pour ses différences, ils l'auraient surement fait. Mais des personnes si strictes estiment qu'ils doivent s'occuper seuls d'un fils non-majeur, même si cela signifie ne pas l'aimer.
Cette chambre lui rappelait son passé. Lumineux, emplis de tous les biens dont il avait besoin, mais vide. Vide comme une coquille de noix pourrie. Pas d'affection, pas d'amis, rien. Néant. Parents qui avaient honte de lui, pas d’amis capables d’assumer des liens avec un type aussi louche, pas de tuteur ni de membre de la famille pour le comprendre. Avant même ses seize ans, il avait choisi Sacrieur. Après tout, il n’est pas rare que certains se rabattent sur les blessures physiques pour oublier les souffrances du cœur…
Loui n'avait rien lorsqu'il s'était retrouvé chez les Ombres. Rien que ses bras, son sang, et sa façade. Son déni. Une barrière pour se protéger du monde, et pouvoir « paraitre ». Une belle peinture sur une maison vide. Et la première personne à combler ce vide fût Ysmael, chef des Ombres.
Ysmael avait ce respect pour tous, même les plus loufoques, qui le rendait tant apprécié. Et pour la première fois, il avait l'impression que quelqu'un le comprenait. Qu’on l’écoutait. Il lui semblait être quelqu’un, avec ses aspirations, et ses convictions, et non le fou du village dont on se fiche.
Ce n'était probablement qu'une apparence, mais quand on n’a rien, on s'accroche aux illusions.
Puis il y a eu le regroupement. Toutes les castes à travailler en groupe. Lui qui était habitué à devoir faire les contrats seuls, il avait été pris au dépourvu. Il ne voulait pas paraitre bizarre, mais il n'arrivait pas à s'en empêcher. Quand il entendait Gil lui parler, il devait répondre, même en public. Après tout, il avait toujours été là. Toujours là pour le consoler, lui dire de faire attention...
Il a bien essayé de tisser des liens. Mais il ne savait pas comment faire. Il avait suivi les conseils de Gil, qui lui avait dit de ramener la fleur de sa Mère à Shan. Qui l’avait poussé au bluff avec complicité d’une membre des castes. A hurler à la libération, avec l’illusion d’un cœur à l’unisson.
C’était fini. Terminé.
Le regroupement n’avait plus lieu d’être. Plus de combat côte à côte. Plus de groupe pour le supporter. Plus d’adrénaline en compagnie des siens. Plus cette impression de ne pas partir seul.
Egoïstement, il aurait voulu que Roban reste. Qu’il y ai une icône du mal pour lui permettre de rester avec les autres. Mais c’était voué à l’échec…
Quoiqu’il restait peut-être quelqu’un pouvant l’aider…
Dans les rues, une loque. A l’hopital, un branle-bas de combat.
Un patient échappé qui vient de tout perdre erre, et cherche. Il cherche à ne plus souffrir. La joie est une drogue qu’on ne peut plus lacher.
Sur le chemin, les gens détournent le regard. Les choses étrange, mieux vaut pas s’en méler.
Un homme traverse la rue. Il est bardé de bandages blanc, encore plus visible sur sa peau noire de jais. C’est un sinistre goutte-à-goutte à chaque pas, un chemin carmin qu’il mène depuis quelques minutes.
Il sent qu’on lui donne la force d’avancer. Est-ce la déesse de la souffrance, ou cette ombre au triste regard maternel ? Il ne sait pas, il n’y pense pas.
Les bières dans la caisse qu’il trimballe s’entrechoquent dans un léger bruit alors qu’il s’arrête devant la grande porte de bois.
Malgré le « toctoc » amortis, quelqu’un ouvre. Un jeune homme en noir, aux cheveux bleus marine. Probablement encore en train de penser à son deuil. Il est surpris de voir quelqu’un à sa porte, et plus encore dans cet état.
Dans la rue, tout revient à la normale, et le sang disparait sous les pas incessants et quotidiens des travailleurs…
Loui avait été emmené à un hôpital familial proche. Son état précédent la BugZone et ses bras sanglant l'avaient mis en mauvaise posture. Il s'était donné à fond. Mais ce n’était pas ce qui le faisait pleurer.
Il entendait du bruit dans les couloirs. Les femmes et les enfants des Insoumis et des Sherza venaient leur rendre visite. Lui contemplait sa chambre vide.
Il savait qu'il n'aurait pas de visite. Sa famille proche ne lui avait jamais fait de mal, mais une fois adulte, ils voulaient couper les ponts avec lui. Trop de choses leurs faisaient honte. Sa conviction pour la vie des habits, et sa passion pour la couture. Au sein d'une famille normalement si stricte, il faisait tâche. Après tout, sa mère était perceptrice, alors que son père était un membre des Van Sherza. Deux personnes droites dans leurs bottes, et plus rigide que de vieux poupliers.
S'ils avaient pû le renier pour ses différences, ils l'auraient surement fait. Mais des personnes si strictes estiment qu'ils doivent s'occuper seuls d'un fils non-majeur, même si cela signifie ne pas l'aimer.
Cette chambre lui rappelait son passé. Lumineux, emplis de tous les biens dont il avait besoin, mais vide. Vide comme une coquille de noix pourrie. Pas d'affection, pas d'amis, rien. Néant. Parents qui avaient honte de lui, pas d’amis capables d’assumer des liens avec un type aussi louche, pas de tuteur ni de membre de la famille pour le comprendre. Avant même ses seize ans, il avait choisi Sacrieur. Après tout, il n’est pas rare que certains se rabattent sur les blessures physiques pour oublier les souffrances du cœur…
Loui n'avait rien lorsqu'il s'était retrouvé chez les Ombres. Rien que ses bras, son sang, et sa façade. Son déni. Une barrière pour se protéger du monde, et pouvoir « paraitre ». Une belle peinture sur une maison vide. Et la première personne à combler ce vide fût Ysmael, chef des Ombres.
Ysmael avait ce respect pour tous, même les plus loufoques, qui le rendait tant apprécié. Et pour la première fois, il avait l'impression que quelqu'un le comprenait. Qu’on l’écoutait. Il lui semblait être quelqu’un, avec ses aspirations, et ses convictions, et non le fou du village dont on se fiche.
Ce n'était probablement qu'une apparence, mais quand on n’a rien, on s'accroche aux illusions.
Puis il y a eu le regroupement. Toutes les castes à travailler en groupe. Lui qui était habitué à devoir faire les contrats seuls, il avait été pris au dépourvu. Il ne voulait pas paraitre bizarre, mais il n'arrivait pas à s'en empêcher. Quand il entendait Gil lui parler, il devait répondre, même en public. Après tout, il avait toujours été là. Toujours là pour le consoler, lui dire de faire attention...
Il a bien essayé de tisser des liens. Mais il ne savait pas comment faire. Il avait suivi les conseils de Gil, qui lui avait dit de ramener la fleur de sa Mère à Shan. Qui l’avait poussé au bluff avec complicité d’une membre des castes. A hurler à la libération, avec l’illusion d’un cœur à l’unisson.
C’était fini. Terminé.
Le regroupement n’avait plus lieu d’être. Plus de combat côte à côte. Plus de groupe pour le supporter. Plus d’adrénaline en compagnie des siens. Plus cette impression de ne pas partir seul.
Egoïstement, il aurait voulu que Roban reste. Qu’il y ai une icône du mal pour lui permettre de rester avec les autres. Mais c’était voué à l’échec…
Quoiqu’il restait peut-être quelqu’un pouvant l’aider…
Dans les rues, une loque. A l’hopital, un branle-bas de combat.
Un patient échappé qui vient de tout perdre erre, et cherche. Il cherche à ne plus souffrir. La joie est une drogue qu’on ne peut plus lacher.
Sur le chemin, les gens détournent le regard. Les choses étrange, mieux vaut pas s’en méler.
Un homme traverse la rue. Il est bardé de bandages blanc, encore plus visible sur sa peau noire de jais. C’est un sinistre goutte-à-goutte à chaque pas, un chemin carmin qu’il mène depuis quelques minutes.
Il sent qu’on lui donne la force d’avancer. Est-ce la déesse de la souffrance, ou cette ombre au triste regard maternel ? Il ne sait pas, il n’y pense pas.
Les bières dans la caisse qu’il trimballe s’entrechoquent dans un léger bruit alors qu’il s’arrête devant la grande porte de bois.
Malgré le « toctoc » amortis, quelqu’un ouvre. Un jeune homme en noir, aux cheveux bleus marine. Probablement encore en train de penser à son deuil. Il est surpris de voir quelqu’un à sa porte, et plus encore dans cet état.
- Salut Joshua, j’ai des bières et on a vu ton frère… Tu me laisse entrer ?
Dans la rue, tout revient à la normale, et le sang disparait sous les pas incessants et quotidiens des travailleurs…
Albynn- Le Respectable
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Localisation : Devant mon ordi! T'as cru quoi?
Re: C'est fini
Il venait de porter sa technique la plus mortelle. La plus lourde de sens. Celle qui comportait son âme, son coeur, ses espoirs et ceux de son Maître. Il était à bout de souffle. Mais ce n'était pas fini. L'ennemi était toujours debout. Pourtant, alors qu'il chutait vers l'inconscience, il n'avait aucune crainte.
Shan savait. Il savait que ses compagnons finiraient le travail. Il savait que la fin était là. Le trajet avait été long et cruel. Les pertes lourdes.
Son père, tout d'abord. Bien que celui-ci l'ait toujours méprisé, Shan ne pouvait haïr son géniteur. Il lui avait donné la vie, et dirigé involontairement vers sa voie. Il avait d'ailleurs toujours pris soin de sa très chère mère...avec amour. Il regretterait longtemps Doëstriel. Dangereux, cruel, mais sûr de lui. Dangereux, cruel, mais protégeait les siens, tout comme lui et les autres. Il n'était qu'une victime de l'ancien fonctionnement, tout comme lui.
Sa mère, ensuite. Son soutien spirituel depuis tout petit, elle l'avait secrètement aidé, après l'avoir en apparence renié. Ils étaient proches. Elle avait toujours été là pour lui, ou presque. Il l'aimait. Elle l'avait aimé. Mais maintenant, elle était morte. Cependant, elle vivrait toujours dans son coeur. Un coeur de pierre, incompris de nombreuses personnes, mais un coeur accueillant pour elle. La fleur dans ses cheveux, ramenée par Loui, rappellerait éternellement au fils sa mère.
Ysmael vivait à ses côtés. Certes, il était mort. Certes, il était mort. Mais Shan savait que plus que tout autre, son vieil ami était auprès de lui. Et qu'ensemble, à l'avenir, ils défendraient la tranquillité durement gagnée de la famille.
Enfin, Shan eut une pensée pour tous ceux qui étaient tombés, ennemis comme alliés. Tous ceux qui avaient souffert. Il ne pouvait leur demander de leur pardonner. Mais il savait que cela était nécessaire. Que grâce à ces souffrances, les Vaneslas Sherzaïn étaient enfin libres. Au fond de lui, il jura d'honorer la mémoire de tous ceux qui étaient tombés, et de protéger tous ceux qui avaient souffert par les actes de sa famille.
La torpeur s'approchait. Il ne savait s'il survivrait à tout ça, mais s'il le faisait, il savait qu'il serait la dernière Lame des Vaneslas Sherzaïn. L'Ombre qui protégerait cet avenir durement acquis, aux côtés de son ami. Il comprenait enfin ce qu'Illiana lui avait dit, sur Rok. Il comprenait enfin son Maître. Il comprenait.
Il eut une pensée pour l'homme qui l'avait averti qu'il ne quitterait jamais sa Lame, qu'importe ce qu'il ferait. Il eut une pensée pour ses frères et soeurs.
Pour Loui, dont il allait devoir prendre soin. Pour Edell, à laquelle il souhaitait un futur radieux. Pour Lumina, dont la liberté avait enfin été acquise et qu'il ne laisserait plus prendre les armes. Pour Canda, qui allait pouvoir retourner à ses récoltes. Pour Tenathy, qui était revenue à la vie. Pour sa vénérée cheffe, qui s'était épuisée à la tâche. Pour l'inconnue qui servait de femme à celle-ci, qui allait devoir en prendre soin. Pour Adira, qui avait enfin une liberté dont elle rêvait depuis des années. Pour Théo, qui arrêterait de faire face à ce qui l'effrayait, et pourrait enfin ranger son épée et ce qu'elle contenait. Pour Reid, qui aurait droit au repos. Pour Illiana, et pour Oddun, qui n'auraient probablement jamais le calme, mais auraient tout autant ce qu'ils désiraient. Pour tous les Van Shërza qui, enfin, pouvaient devenir de simples personnes, et non plus des tueurs.
Et enfin, l'inconscience arriva, au moment où il se rappelait qu'il serait le dernier Van Shërza du passé.
Shan savait. Il savait que ses compagnons finiraient le travail. Il savait que la fin était là. Le trajet avait été long et cruel. Les pertes lourdes.
Son père, tout d'abord. Bien que celui-ci l'ait toujours méprisé, Shan ne pouvait haïr son géniteur. Il lui avait donné la vie, et dirigé involontairement vers sa voie. Il avait d'ailleurs toujours pris soin de sa très chère mère...avec amour. Il regretterait longtemps Doëstriel. Dangereux, cruel, mais sûr de lui. Dangereux, cruel, mais protégeait les siens, tout comme lui et les autres. Il n'était qu'une victime de l'ancien fonctionnement, tout comme lui.
Sa mère, ensuite. Son soutien spirituel depuis tout petit, elle l'avait secrètement aidé, après l'avoir en apparence renié. Ils étaient proches. Elle avait toujours été là pour lui, ou presque. Il l'aimait. Elle l'avait aimé. Mais maintenant, elle était morte. Cependant, elle vivrait toujours dans son coeur. Un coeur de pierre, incompris de nombreuses personnes, mais un coeur accueillant pour elle. La fleur dans ses cheveux, ramenée par Loui, rappellerait éternellement au fils sa mère.
Ysmael vivait à ses côtés. Certes, il était mort. Certes, il était mort. Mais Shan savait que plus que tout autre, son vieil ami était auprès de lui. Et qu'ensemble, à l'avenir, ils défendraient la tranquillité durement gagnée de la famille.
Enfin, Shan eut une pensée pour tous ceux qui étaient tombés, ennemis comme alliés. Tous ceux qui avaient souffert. Il ne pouvait leur demander de leur pardonner. Mais il savait que cela était nécessaire. Que grâce à ces souffrances, les Vaneslas Sherzaïn étaient enfin libres. Au fond de lui, il jura d'honorer la mémoire de tous ceux qui étaient tombés, et de protéger tous ceux qui avaient souffert par les actes de sa famille.
La torpeur s'approchait. Il ne savait s'il survivrait à tout ça, mais s'il le faisait, il savait qu'il serait la dernière Lame des Vaneslas Sherzaïn. L'Ombre qui protégerait cet avenir durement acquis, aux côtés de son ami. Il comprenait enfin ce qu'Illiana lui avait dit, sur Rok. Il comprenait enfin son Maître. Il comprenait.
Il eut une pensée pour l'homme qui l'avait averti qu'il ne quitterait jamais sa Lame, qu'importe ce qu'il ferait. Il eut une pensée pour ses frères et soeurs.
Pour Loui, dont il allait devoir prendre soin. Pour Edell, à laquelle il souhaitait un futur radieux. Pour Lumina, dont la liberté avait enfin été acquise et qu'il ne laisserait plus prendre les armes. Pour Canda, qui allait pouvoir retourner à ses récoltes. Pour Tenathy, qui était revenue à la vie. Pour sa vénérée cheffe, qui s'était épuisée à la tâche. Pour l'inconnue qui servait de femme à celle-ci, qui allait devoir en prendre soin. Pour Adira, qui avait enfin une liberté dont elle rêvait depuis des années. Pour Théo, qui arrêterait de faire face à ce qui l'effrayait, et pourrait enfin ranger son épée et ce qu'elle contenait. Pour Reid, qui aurait droit au repos. Pour Illiana, et pour Oddun, qui n'auraient probablement jamais le calme, mais auraient tout autant ce qu'ils désiraient. Pour tous les Van Shërza qui, enfin, pouvaient devenir de simples personnes, et non plus des tueurs.
Et enfin, l'inconscience arriva, au moment où il se rappelait qu'il serait le dernier Van Shërza du passé.
Silk Le Train- L’Idéaliste
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Re: C'est fini
Il fait sombre. Très sombre. Théo ouvre péniblement ses paupières, le regard fixe sur le plafond. Le temps de reprendre ses esprits, il se redressera en sursaut. Ou est il? Quel jour est il?
La douleur est atroce, le parcourant entièrement, ou presque. Il ramène difficilement une main vers ses jambes, les cherchant a taton. Aucune sensation, pas de douleur, rien... Une pensée le traverse alors. Peut être ne pourra t'il plus marcher... Il ricane doucement, nerveux, en se laissant retomber sur le dos. Les larmes coulent toutes seules, sans s'arrêter.
Après un moment à s'efforcer de positiver, il soupire profondément. Est ce que tout ça, ça valait le cout?
Ces histoires de guerre, d'insoumis, Théo ne s'est jamais vraiment senti concerné. Qu'est ce qu'il y a gagné, après tout. Des blessures? Des cicatrices? Pourquoi s'être battu?
Comme tout au long de sa vie, c'est son autre âme qui a fait tout le boulot... Et puis, même avec tout les efforts du monde, il ne pourrait jamais rivaliser avec sa famille... Eux qui ont été si héroïques, si courageux...
Il ferme les yeux, se remémorant la veille.
Mine de rien, il a quand même tenu tête à une vrai légende, immortelle qui plus est ! Il s'était battu, lui, avec ses propres techniques. Pas par chance, ou grâce à "elle"...
Et puis, ces aventures n'ont pas servi a rien. Il a rencontré des personnes formidables... Adira, Myst, Shan... Hé...
S'il s'était senti plus concerné, peut être qu'il aurait pu apprendre a découvrir les autres aussi. Il regrette... Puis rouvre les yeux, une lueur de détermination dans le regard.
Ses lèvres bougent légèrement, marmonnant "C'est peut être pas trop tard..."
C'est vrai, après tout, maintenant qu'ils ne sont plus entravés par leur chaines d'assassins, plus personne n'exigera quoi que ce soit de Théo. Il peut vivre comme il le veut, sans avoir à se battre...
Il peut aller voir les autres, parler a ces gens qui lui ont toujours paru inabordable.
Une pensée va à Ysmael. Lui qui l'aura sauvé plus d'une fois, il n'aura pas appris a le connaitre...
Il faut qu'il aille voir les autres, avant qu'il ne soit trop tard, encore une fois. Il le peut...
Il le veut...
L'eniripsa tend le bras droit en l'air, fermant le poing, quelques larmes perlant sur ses joues.
"C'est fini."
Une voix féminine résonne dans sa tête, alors que son bras retombe lourdement sur le lit.
"Non non. Ce n'est que le début."
Il ferme les yeux, un sourire carnassier illuminant son visage, alors que l'image de Xovar réapparait derrière ses paupières, avant de sombrer dans un lourd sommeil.
La douleur est atroce, le parcourant entièrement, ou presque. Il ramène difficilement une main vers ses jambes, les cherchant a taton. Aucune sensation, pas de douleur, rien... Une pensée le traverse alors. Peut être ne pourra t'il plus marcher... Il ricane doucement, nerveux, en se laissant retomber sur le dos. Les larmes coulent toutes seules, sans s'arrêter.
Après un moment à s'efforcer de positiver, il soupire profondément. Est ce que tout ça, ça valait le cout?
Ces histoires de guerre, d'insoumis, Théo ne s'est jamais vraiment senti concerné. Qu'est ce qu'il y a gagné, après tout. Des blessures? Des cicatrices? Pourquoi s'être battu?
Comme tout au long de sa vie, c'est son autre âme qui a fait tout le boulot... Et puis, même avec tout les efforts du monde, il ne pourrait jamais rivaliser avec sa famille... Eux qui ont été si héroïques, si courageux...
Il ferme les yeux, se remémorant la veille.
Mine de rien, il a quand même tenu tête à une vrai légende, immortelle qui plus est ! Il s'était battu, lui, avec ses propres techniques. Pas par chance, ou grâce à "elle"...
Et puis, ces aventures n'ont pas servi a rien. Il a rencontré des personnes formidables... Adira, Myst, Shan... Hé...
S'il s'était senti plus concerné, peut être qu'il aurait pu apprendre a découvrir les autres aussi. Il regrette... Puis rouvre les yeux, une lueur de détermination dans le regard.
Ses lèvres bougent légèrement, marmonnant "C'est peut être pas trop tard..."
C'est vrai, après tout, maintenant qu'ils ne sont plus entravés par leur chaines d'assassins, plus personne n'exigera quoi que ce soit de Théo. Il peut vivre comme il le veut, sans avoir à se battre...
Il peut aller voir les autres, parler a ces gens qui lui ont toujours paru inabordable.
Une pensée va à Ysmael. Lui qui l'aura sauvé plus d'une fois, il n'aura pas appris a le connaitre...
Il faut qu'il aille voir les autres, avant qu'il ne soit trop tard, encore une fois. Il le peut...
Il le veut...
L'eniripsa tend le bras droit en l'air, fermant le poing, quelques larmes perlant sur ses joues.
"C'est fini."
Une voix féminine résonne dans sa tête, alors que son bras retombe lourdement sur le lit.
"Non non. Ce n'est que le début."
Il ferme les yeux, un sourire carnassier illuminant son visage, alors que l'image de Xovar réapparait derrière ses paupières, avant de sombrer dans un lourd sommeil.
Lasi/Léo- L’Idéaliste
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Date d'inscription : 16/12/2016
Re: C'est fini
Illiana
Une journée s'était écoulée. Au sein du manoir qui avait connu le plus terrible affrontement de son histoire la nuit précédente, le calme était revenu. Les Insoumis, libérés du joug de Roban avait pris en charge les Vans blessés. Les allers et venus ne s'étaient pas interrompus une seule seconde durant toutes ces heures, et dans la grande salle régnait enfin un silence paisible. Il ne restait plus qu'une silhouette assise à même le sol, celle d'une femme fumant tranquillement.
La cheffe des Tireurs avait finis par congédier tout le monde, elle avait besoin d'être seule. Elle avait des choses à dire, des reproches à faire à l'encontre d'une personne absente. Mais étrangement elle savait. Elle savait que ses mots seraient entendus par le concerné mais que ses questions demeureraient sans réponses. Pour celle qui avait vu les hommes sous ses ordres comme ses enfants, pour la mère sulfureuse des tireurs Van, l'heure était aux confessions.
Elle s'était toujours battue pour sa famille, elle avait affronté son frère bien des années auparavant pour occuper le trône qu'elle contemplait désormais. Elle avait ensuite tenue bon, encaissée les coups et les pertes en se relevant toujours. Elle comptait arrêter. Les castes n'avaient plus d’intérêt désormais, et elle voulait mener une vie paisible avec ses compagnes.
Illiana soupira un instant, et entama le monologue lui brûlant les lèvres depuis tant d'années :
"T'es un enfoiré Ysmael...le plus grand des enfoirés."
Elle fixa le trône d'un air sévère, et clama d'une voix forte :
"On s'est foutu sur la tronche en ce lieu, pour savoir qui poserait son cul sur ce siège inconfortable ! Tu as créé les insoumis, tu les a menés pendant de longs mois avant de te faire vaincre et de disparaître, honteux ! Puis tu n'as eut de cesse de chercher le pardon. Tu as tout fait pour que tes actes soit pardonnés et tu as donné ta vie en ce sens."
Elle marqua une pause, savourant le silence. Non son frère ne lui répondrait pas, mais elle s'en moquait. Il fallait que sa sorte, pour elle même et pour ce lieu. Que les choses soient dîtes une fois pour toute. Elle reprit :
"Enfin ça...c'est ce que tu voulais que l'on voit. Je t'ai haïs pendant tant d'années sans savoir pourquoi. Tu es mort le soir où j'ai perdue l'une de mes filles et je n'ai pas réagis. Mais en moi quelque chose me gênait. Et maintenant que le calme est revenu je le vois de mes yeux. Ce trône...tu ne l'as jamais voulut. Pas une seule putain de fois.Tu étais le plus fort d'entre nous, même avec toute notre fratrie à mes côtés...je n'aurais pas eut la moindre chance de te vaincre. Et avec cette puissance absurde, il y avait ton intelligence. Tes plans tordus, ancrés dans une caboche masquée."
De fines larmes roulaient sur les joues de la Roublarde, qui se laissait enfin aller :
"Tu savais ! Tu savais que Roban était dans l'ombre, hein ?! Cette guerre civile débile tu l'as lancée pour que Rose prenne le pouvoir ! Pour qu'elle se décide à changer cette foutue famille là où j'en aurais été incapable ! Tu as regroupé ceux qui ne voulaient en rien de ce changement ! Tu as fondé la faction dissidente toi même, afin de pouvoir la faire chuter quand le jour serait venus ! Quand notre guerre a prit fin...tu t'es enfuis ! Tu as décidé de vivre en ermite en laissant la famille telle qu'elle était ! dans l'ombre tu as constitué ton plan et tu as attendu ! Tu voulais qu'on vienne à toi ! Je ne suis pas dupe...si le chef des ombres avait voulut rester seul, on ne t'aurait jamais retrouvés. mais non, on a suivit les traces que tu as laissé, on t'as retrouvés et tu es revenus parmis nous..."
Illiana se releva et serra ses poings.
"J'ai compris tu sais, j'ai vu dans ton jeu hier soir. Quand Roban s'est levé et à marché vers nous, clamant que si nous voulions changer cette famille...nous allions devoir affronter son passé. Cette phrase, ces putains de mots...se sont ceux que tu as prononcé lors de notre affrontement à Sberg. Tu nous préparais pour ce jour ! Tu savais déjà à l'époque ce qui se tramait, tu nous a dirigés afin que l'on puisse réussir à changer cette famille ! Et pour que tout soit complet, pour que cela ait une chance de réussir...tu as accepté de mourir ! Tu ne voulais pas rester hein ?! Tu savais que Rose ne deviendrait une vrai cheffe que lorsque ton ombre disparaîtrait !"
Illiana se retourna et baissa la tête.
"Tu voulais plus que quiconque changer cette famille. Et viens pas me mentir, déjà gamine tu me l'avais annoncé. Tu m'avais dis que le trône des Vans t'avais toujours parut étrange, que ce large fauteuil était mal placé. Qu'il ne projetait pas d'ombres au sol à cause de la statue du dieu Sram posée derrière elle. J'avais pas compris à l'époque, mais maintenant je le vois. Le trône avait une ombre...c'était toi. Tu as agis du début à la fin pour changer cette famille. sans dire un mot, sans exprimer quoi que se soit. Tu t'es fait passer pour un monstre assoiffé de pouvoir ! Tu nous a tous manipulés pour finalement réussir le pari insensé de faire changer cette famille !"
Elle commença à s'avancer, gardant ses poings serrés et quittant lentement la grande salle. Elle murmura d'une voix pleine de reproche.
"Je t'en veux. Rose sera l'une des meilleure cheffe que cette famille ai connue. Mais si le moindre Van vient me demander qui fut le plus grand dirigeant de notre lignée..."
Elle soupira et s'arrêta enfin, terminant ses reproches et affichant enfin une reconnaissance posthume.
"Je ne pourrais répondre qu'une chose...que c'était mon grand frère Ysmael. Qu'il a donné sa vie pour que notre rêve se réalise. Qu'il nous a guidé, aimé et protégé envers et contre tout. Qu'il a souffert le martyr en silence, qu'il a vécu seul presque toute sa vie et qu'il s'est sacrifié pour que nous n'ayons pas à le faire. Je te hais Ysmael...et...tu me manques déjà..."
La Roublarde baissa la tête et reprit sa marche. Alors qu'elle sortait, elle jura entendre une voix se propager dans le manoir. Un seul mot, un écho fantomatique qu'elle ne saurait considérer réel ou illusoire. Un simple "Désolé", murmuré d'une voix emplie de respect.
Re: C'est fini
Adira
Adira se réveillera dans son havre-sac, les draps changé et tout son corps couvert de bandage sauf sa tête, signe que quelqu’un c’est occupé d’elle après son évanouissement.
Elle se relèvera en grognant de douleur, observant les environs, un peu absente.
« C’est fini… enfin. »
Elle savait qu’elle devrait être heureuse, retrouver son amant, ne plus jamais s’en faire pour sa famille, vivre sans se battre de nouveau, ne plus être en retard au travail… et pourtant.
« Et maintenant ? Que vais-je faire de ma vie ? »
« Ah ça ! Ce n’ai pas à moi qu’il faut le demander ! »
Adira ferma ses paupières et la vie, une jeune femme de feu, aux motifs imprimés sur sa peau ardente.
« Tu aurais aimé la revoir, hein ? Tu espérais que dans ses flambeaux son âme persiste, même si tu savais que c’était impossible. »
« Je ne vois pas de quoi tu parles Mercy… »
« Tu as toujours étais une mauvaise menteuse ! »
Adira soupira, comme si tout le poids du monde était sur son dos.
« Elle en aurait pensait quoi, elle aussi était un assassin… mère m’a enseigné à tuer, maintenant que reste-t-il de son enseignement si je choisie de ne plus me battre ? Je la déshonore.»
« Après toute ses année tu es toujours aveugle. Tu connaissais une autre Mercy il y’a bien longtemps, n’est-ce pas ? »
Adira restera bouche bée, Mercy était en effet le nom de sa poupée lorsqu’elle était petite fille, mais seule Adira et sa mère était au courant… des larmes montèrent et firent briller ses yeux.
« Tu es toujours aussi peu perspicace… Adira. »
La jeune femme ouvrit les yeux, sa mère était assis sur le bord du lit un sourire affectueux sur le visage, elle n’avait pas pris une rides, comme dans ses souvenirs. Elle l’enlaça n’essayant pas de comprendre comment elle pouvait être là. La guerrière au sang-froid se mit à sangloter.
« Maman… tu n’es jamais réellement partie. »
Anasuya Van Sherza, enlaça en riant sa fille en larme.
« Pas question d’abandonner mon petit soleil sans garder un œil dessus, j’ai promis à ton père que jamais tu ne serais seule… »
Adi ne put répondre, toujours en train d’essuyer ses larmes sur la chevelure ébène d’Ana.
« Holala on avait un gros chagrin ! Sache Adi, que maman est très… »
L’émotion serra la voix d’Anasuya à son tour.
«… Très fière de toi, même si tu as pris un chemin différent du miens, tu as quand même protégé ta famille. Quoi que tu choisisses de faire maintenant, ça ne changera pas mon opinion ! Et quand le moment sera venu nous t’accueillerons tous à bras ouvert.»
Adira se rendormie, ses émotions aillant brulé le peu d’énergie qui lui resté.
« Mais ne te presse pas, tu dois toujours un récit à Illiana sur ta première nuit avec ton ami et le chef de famille aura bien besoin d’un câlin… et tout le reste de ta famille aura surement besoin de toi.»
Sanger qui crut entendre des voix, entra dans la chambre… et n’y trouva que sa chère et tendre, assouplie, une poupée de chiffon inconnu entre les bras. Il posera les onguents sur une petite table et vint l’embrasser sur le front.
Mama Koi- L’Activiste
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Re: C'est fini
Canda
« Tu es... magnifique.... quand tu dors… Hin hin hin.... ~ »
Ce fut la voix déséquilibrée de la jeune droguée qu'il hébergeait qui réveilla Canda. Il ouvrit les yeux et porta rapidement sa main à son front, tremblant et nerveux. La soirée d'hier… Était partie en fumée. Il ne se souvenait de quasiment rien, mais avait la fervente impression d'avoir raté quelque chose d'extrêmement important. Comme d'habitude. De toute façon, il ratait toujours tout. C'était un peu devenu son identité au sein du groupe. Le gars présent, mais absent. Toujours à côté de la plaque. Celui qui pense à autre chose. Celui à qui il faut tout réexpliquer, en permanence. L'isolé, l'original. La tâche du groupe.
Inutile. Stupide. Ridicule. Rejeté. Pathétique. Tous ces mots arrivèrent en même temps dans sa tête, et sortirent de sa personne sous forme de larmes, qu'il ne chercha même pas à contenir.
« C'est…. Fini….. »
C'était bien fini, oui. Et il n'avait servi à rien. Il avait même réussi à oublier cet événement si important pour sa famille, pour lui. Rien ne l'avait marqué au fer rouge, rien ne lui avait laissé des souvenirs indélébiles ou une cicatrice dans son esprit si simplet, si limité. Était-il détaché à ce point de tous ses amis ? De tous ces événements ? Ou s'était il rejeté tout seul, par manque de confiance, par lâcheté, par solution de facilité ? Toutes ses questions s'emmêlaient dans sa tête et se confondaient avec les éclats de la soirée qui lui revenaient, ne faisant qu'augmenter le mal-être qui était en train de s'emparer de lui.
Le jeune homme serra les dents. Ce sentiment commença à envahir sa poitrine, et se propagea dans sa gorge, comme une nuée d'insectes, resserrant ses voies respiratoires. Il avait l'impression de se noyer. Toute cette frustration, cette jalousie qu'il ressentait envers ses camarades, tous tellement mieux que lui… Pourquoi lui n'était pas comme eux ? Pourquoi était-il moins bien ? Pourquoi le destin l'avait-il fait naître au sein de cette famille, pourquoi partageait-il le sang de tous ces gens si c'était pour devenir l'incarnation de l'inutilité à ce point ? Il s'étouffait dans ses propres complexes et ressentiments. Il descendit sa main sur son torse pour agripper son haut en refermant les yeux. Il sentit sa respiration s’accélérer, et même les tintements des piercings de la punk qui le fixait ne le ramenait pas à la réalité, ne le sortaient pas de la cage qu'il s'était lui même construit. Il ne se sentait… Pas assez. Pas assez fort, pas assez intelligent. Et tous ces « pas assez » lui donnaient l'impression d'être de trop, quelle ironie. Il suffoquait, pris au piège dans une honte pernicieuse : celle d'être lui-même.
« … Papa, tout va bien...? »
La caresse légère de l'enfant sur ses mains abîmées par les travaux des champs lui donna une véritable bouffée d'air et il trouva la force d'ouvrir les yeux. Il tourna doucement son visage blême vers la petite créature, qui le regardait d'un air inquiet. Une lueur troublante d'innocence se lisait au fond de ses yeux en fente.
« - Papa… ?
- Point d'inquiétude, hé. Çô vô, mô p'tite chérie. »
Un sourire se traça rapidement sur le visage si particulier de cet enfant trouvée, et même la jeune punk qui était restée là à fixer la scène d'un air peu concerné s'autorisa un rictus malsain, seule marque de satisfaction chez elle. La jeune enfant prit l'une des mains calleuses de Canda et la serra dans les siennes, encore blanches et immaculées. Sa petite tête tomba contre le torse de son père, et elle éclata d'un rire cristallin.
« Tu sens mauvaiiis ! ~ »
Le petit son de carillon que produisit sa voix ramena Candara à la vie. Il n'était peut-être pas un grand combattant, ni une personne illustre. Il n'avait peut être pas de capacités hors du commun comme tous ses camarades. Il était peut être ridicule avec son langage, son accent, ses préoccupations. Mais, à son échelle, il pouvait aider. Il n'était certes peut être pas en capacité d'aider la jeune fille droguée, au corps et à l'âme complètement pervertis, qui ne vivait dorénavant plus que pour se détruire. Mais il pouvait peut-être éviter ce triste sort à cette pauvre petite fille si étrange, qui illuminait sa vie de solitaire depuis son arrivée. Il posa doucement une main paisible sur la tête de son petit trésor, ébouriffant au passage ses bouclettes bleutées. Il se sentait de nouveau serein : les interrogations peuplant son esprit ne faisaient pas le poids face à l'innocence de l'enfant.
« - Mô p'tite fleur.
- Hehe… Je t'aime, papa. »
Théo le Fragile- L’Idéaliste
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Age : 25
Re: C'est fini
Oddun
Les Vans avaient tentés de relever le large guerrier Iop, mais rien à faire. Il se débattait hurlait et écrasait son poing contre ceux qui osaient tenter de l'assister. C'était un guerrier qui venait de livrer une grande bataille, et il devait se relever seul. Las Vans finirent par le laisser sur place, jugeant que tout effort pour lui venir en aide serait contre-productif.
C'est ainsi qu'après cinq heures d'un intense combat avec le sol, ainsi que le passage de trois médecins pour éviter que le "Grand guerrier" ne meurt des suites de ses blessures rouvertes par l'effort, Oddunitza fut enfin debout. Il empoigna alors son arme, et brandit la lame vers le plafond du manoir :
"Adira ! Théo ! C'est une bien belle bataille que nous avons menés !"
Il éclata alors d'un rire tonitruant, avant de remarquer que ses deux compagnons d'armes n'étaient pas là. Ils n'avaient pas été aussi têtu que lui et étaient partis depuis longtemps, aidés par les autres Vans. Le Iop soupira, peut-être était-il devenu trop vieux pour ces conneries. Il laissa son arme trainer au sol et se dirigea vers la sortie du manoir. Les pensées affluaient, et même une cervelle de Iop comme lui ne pouvait les ignorer.
Son frère était mort, ça il avait finit par l'accepter. Ysmaël et lui n'avaient jamais été très proche, mais ils se voyaient tout deux comme de valeureux combattants. Joshua avait été ramené à la raison, et Oddun savait qu'il aurait un grand rôle à jouer dans son avenir. Il était son grand frère après tout. Pour le reste rien n'avait d'importance. Qu'était-il donc au final ? Un chef de caste déchu, un traître qui s'était fait battre par ses hommes. Oui, le grand Oddun n'était plus.
Tant pis se disait-il, il resterait seul. Il retournerait à Brakmar affronter le Magmog à main nue. Voilà bien un défi à sa hauteur. Cette pensée lui arrache un sourire emplit d'espoir. Oui sa légende n'était en rien terminée. Il passa la porte, et se retrouva face à un regroupement de Vans inconnus. Il fronça les sourcils et beugla :
"Vous m'voulez quoi ?!"
L'un d'entre eux, le plus costaud du groupe, s'avança et clama :
"Nous sommes les Collatéraux des anciens insoumis ! Vous êtes notre chef Sire Oddunitza !"
Le Iop haussa les sourcils et se tint droit. Il planta son épée à ses pieds et les fixa avec sévérité :
"Qu'est-ce que vous foutez devant ce manoir, serviteurs de la destruction ?!
-Nous...nous sommes perdus chef ! La famille a changée ! Les ombres vont devenirs espions ! Les tireurs vont devenir chasseurs et les alchimistes seront de grands scientifiques ! Mais qu'allons nous devenir ?! Nous ne savons que détruire ! Notre vie est-elle vouée à l'échec ?!"
Oddun éclata d'un rire magistral et balaya les inquiétude de ses hommes d'un large revers du bras. saisissant son épée, il la pointa devant lui en hurlant :
"Mais que dîtes-vous donc mes frères ?! Nous serons des guerriers pardis ! Ce monde est emplis de guerre ayant besoin de soldats et de mercenaires ! Et c'est bien ce que nous serons !"
Les collatéraux se tinrent droit à leur tour, et exécutèrent un salut des plus militaire. Ils hurlèrent d'une même voix :
"Chef oui chef !"
Oddun reprit alors :
"Et si vous avez peur d'être inférieurs aux autres castes, laissez moi vous dire une chose ! Si les tireurs deviennent chasseurs et tuent une centaine de Gliglis...ALORS NOUS ÉTEINDRONS TOUTE L'ESPECE !
-CHEF, ON ETEINDRA LA RACE DES GLIGLIS, CHEF !
-Si les Ombres deviennent de grands espions...ALORS NOUS CASSERONS LES GENOUX DE CHAQUE MESSAGERS ENNEMIS !
-CHEF, ON EXPLOSERA DES ROTULES, CHEF !
-Et si les Alchimistes font exploser un bâtiment avec une expérience foirée...NOUS RASERONS UN VILLAGE ENTIER !
-CHEF, ON S'OCCUPERA DES PROBLÈMES DE LOGEMENT, CHEF !
-NOUS SOMMES LES COLLATERAUX MESSIEURS ! NOUS SOMMES LA DESTRUCTION ! NOUS SOMMES....LES VAN SHERZA !!!"
C'est sous un hurlement commun que les collatéraux dévoilèrent la nouvelle voie qu'ils arpenteraient, une voie pas si différente de la précédente au final...
Re: C'est fini
Roratchor
Le laboratoire était plongé dans le plus grand des calmes. Les machines ne tournaient plus, les cuves ne bouillonnaient plus et aucune ligne n'était grattée sur un quelconque papier. La grande pièce était vide, immobile et abandonnée. Seule une silhouette assise dans un fauteuil venait rompre la monotonie ambiante. Elle fumait lentement, le regard perdu dans le vague.
Sa radio avait émis son dernier message quelques heures plus tôt. La voix faible d'Illiana lui avait confirmée la mort de Roban ainsi que la libération de la famille. Depuis, plus rien. Roratchor fumait cigarettes sur cigarettes, se laissant aller à une certaine mélancolie. Il repensait à cette année étrange, à ses travaux accomplis, à son rêve achevé. Il se remémorait le visage de son frère, ses derniers mots à son égard :
"Merci pour tout Rory, restes comme tu es. Quand la famille sera libérée, c'est toi qui aura le plus grand rôle."
L'Eniripsa ne comprenait pas. Quel rôle avait-il eut au final ? Il n'était pas combattant, il n'était pas stratège et il n'était en rien important. Il n'avait presque rien fait pour aider sa famille, se contentant la majeure partie du temps de rester cloîtrer dans son laboratoire. Et maintenant que tout était finis, qu'Ysmael n'était plus, rien ne le retenait. Personne ne se soucierait de lui et le temps viendrait creuser ce fossé entre le reste des Vans et lui. Il avait été le seul chef de caste absent lors de la bataille finale, ses yeux ne pouvant plus suivre la rapidité des combats depuis longtemps. Il n'aurait fait que les gêner de toute façon...comme toujours.
Tandis que ses pensées se faisaient de plus en plus sombre, la porte de son laboratoire s'ouvrit. Un jeune homme entra, portant une blouse blanche et de fine lunettes. Il se racla la gorge et clama :
"Désolé de vous déranger Docteur Roratchor ! Je suis l'un des Alchimistes des Insoumis ! Maintenant que la famille est libérée je veux travailler à vos côté !"
L'Eniripsa haussa un sourcil et vint fixer le nouveau. Il soupira :
"Pourquoi ? Il y a des dizaines d'établissements où tu serais mieux. Où ton travail serait bien plus considéré."
Le jeune homme ne se démonta pas et clama, main sur le cœur :
"J'ai créé des toxines pour le compte de la famille ! J'ai causé une part des désastres de ce monde et je veux travailler à vos côtés pour les soigner ! Vous qui avez réussi à guérir le plus grand des mal créé par la famille !
-Créé par moi oui...réparer nos erreurs ne prendra pas une vie entière, je peux le faire seul. Parts."
Une femme entra à son tour dans le laboratoire, portant elle aussi une blouse. Elle déclara :
"Mais pour les autres maux du monde ? Les épidémies, les virus inexpliqués...nous...nous pourrions agir !"
Rory hausse les sourcils. Ces gens...le voulaient vraiment comme chef ? Il se releva de son fauteuil et s'avança vers eux. A mesure qu'il se rapprochait, d'autres alchimistes entraient dans le laboratoire. Il se plaça face à eux, ému et impressionné. Il murmura d'une voix faible :
"Il faudra bien plus qu'une vie entière pour aider ce monde au mieux...c'est une voie à sens unique, il n'y aura pas de retour en arrière. Vous en avez conscience ?"
Les alchimistes acquiescèrent, et Rory compris enfin les mots de son frère. Il se redressa, enfila ses énormes cul de bouteilles, et clama d'une voix forte :
"Bien ! Alows Wallumés les machines, soltez les dossier et faites chauffer les miwtuwes ! On a du pain sul la planche ! Il y a toute une wage des mulous à vacciner !"
Les alchimistes se mirent au travail sous les directives de l'Eniripsa. Les meurtres étaient peut-être finis, mais la science, elle, était éternelle.
Re: C'est fini
C'est fini...cette fois c'est vraiment la fin...
Je suis dans un état déplorable...après cette ultime combat. Le dernier de la famille je l'espère, pour notre liberté. Ma douleur me fait peut être délirer, mais je vois un monde coloré autours de moi, remplit de joie. Je suis seule, en plein milieu de celui ci, tandis que de nombreux souvenirs me reviennent en mémoire.
Nos début, quand on a appris à se connaître, à s'apprivoiser avec le groupe...
Les combats nous ont soudés les uns aux autres, et même les plus froid d'entre nous se sont rapprocher des autres. Nous étions de la même famille au début, mais nous ne nous connaissons pas vraiment, nous étions chacun dans notre coin. Désormais tout à changer, nous somme plus proche que jamais...mais c'est fini.
Chacun va reprendre sa route, s'éloigner des autres, retrouver sa famille, retrouver sa vie tranquille...
C'est une bonne chose d'un côté. Nous sommes libre à présent. Et nous avons sauvé quelque personne de la folie de ce monde. Nous avons unis des groupe ennemis, nous avons réparer des injustice, nous avons...changé à jamais l'histoire de notre famille.
De mon côté cette aventure m'a beaucoup apporté, je me suis grandement approcher de ma mère adoptive Illiana, et j'ai rencontré ma compagne, que l'ont surnommait avant le Voleur Écarlate et que je l’appel à présent la Voleuse de mon Cœur...J'ai aussi fais la rencontre de Zolia, une personne formidable à présent gravé dans mon ombre...c'est sa vue qui m'a donner la force de me relevé et de continuer le dernier combat, j'espère que ce n'ai pas la dernière fois que je l'a vois...
Mais elle m'a aussi fait perdre quelque chose de capital...mon père. Je le vois encore nous faire un geste à tous...avant de disparaître dans cette sphère...je ne sais pas si mes mots l'ont atteins...si il les a entendu...c'était tellement confus...
Je sens que je reprend doucement conscience, je suis toujours allongée sur le sol, roulée en boule dans ma cape déchirée de toute part, je sens mon sang doucement me quitter pour se répandre au sol, heureusement pas en assez grande quantité pour mettre ma vie en péril. J’entends de paroles autours de moi, ainsi que beaucoup d'agitation. Mais je préfère m'accorder encore quelque instant de repos...avant de reprendre le cours de ma vie, de me définir d'autres objectifs. Puis, peu à peu, des mots me viennent à l'esprit, formant cette poésie :
J'ouvre finalement les yeux, on m'a déposé dehors, je sens le vent frais me caresser et l'aube naissante éclairer mon visage. Mes blessures ont dû être partiellement soigné, la douleur à décrue et je me sens un peu plus en forme. Soudain un visage inquiet se penche vers moi. Je lui sourit, me voulant rassurant et lui dit :
"C'est fini."
[Pour ce qui est d'un retour global sur l'évent complet des Vans, je pense que je ne regretterais jamais d'y avoir participé. Ce fût épique, triste, émouvant, parfois drôle ou ridicule. Ça n'allait pas trop dans le sérieux mais n'était clairement pas non plus enfantin. Il y avait des touches d'un peu de tout et c'était parfaitement dosé. J'ai apprécier l'ensemble très bien construit du scénario et aimer jouer dans tout les systèmes de jeu que tu as inventé pour l'occasion. J'ai également adoré combattre chaque boss de cette histoire.
Mais même si l'histoire dans sa globalité est inoubliable, je pense que c'est la dernière partie qui resterait gravé dans mon esprit tellement elle était bien dosé, elle était très sérieuse mais il le fallait, tout était au rendez vous jusqu'au dénouement final ! Bref ce moment sera inoubliable pour beaucoup d'entre nous je pense!]
Je suis dans un état déplorable...après cette ultime combat. Le dernier de la famille je l'espère, pour notre liberté. Ma douleur me fait peut être délirer, mais je vois un monde coloré autours de moi, remplit de joie. Je suis seule, en plein milieu de celui ci, tandis que de nombreux souvenirs me reviennent en mémoire.
Nos début, quand on a appris à se connaître, à s'apprivoiser avec le groupe...
Les combats nous ont soudés les uns aux autres, et même les plus froid d'entre nous se sont rapprocher des autres. Nous étions de la même famille au début, mais nous ne nous connaissons pas vraiment, nous étions chacun dans notre coin. Désormais tout à changer, nous somme plus proche que jamais...mais c'est fini.
Chacun va reprendre sa route, s'éloigner des autres, retrouver sa famille, retrouver sa vie tranquille...
C'est une bonne chose d'un côté. Nous sommes libre à présent. Et nous avons sauvé quelque personne de la folie de ce monde. Nous avons unis des groupe ennemis, nous avons réparer des injustice, nous avons...changé à jamais l'histoire de notre famille.
De mon côté cette aventure m'a beaucoup apporté, je me suis grandement approcher de ma mère adoptive Illiana, et j'ai rencontré ma compagne, que l'ont surnommait avant le Voleur Écarlate et que je l’appel à présent la Voleuse de mon Cœur...J'ai aussi fais la rencontre de Zolia, une personne formidable à présent gravé dans mon ombre...c'est sa vue qui m'a donner la force de me relevé et de continuer le dernier combat, j'espère que ce n'ai pas la dernière fois que je l'a vois...
Mais elle m'a aussi fait perdre quelque chose de capital...mon père. Je le vois encore nous faire un geste à tous...avant de disparaître dans cette sphère...je ne sais pas si mes mots l'ont atteins...si il les a entendu...c'était tellement confus...
Je sens que je reprend doucement conscience, je suis toujours allongée sur le sol, roulée en boule dans ma cape déchirée de toute part, je sens mon sang doucement me quitter pour se répandre au sol, heureusement pas en assez grande quantité pour mettre ma vie en péril. J’entends de paroles autours de moi, ainsi que beaucoup d'agitation. Mais je préfère m'accorder encore quelque instant de repos...avant de reprendre le cours de ma vie, de me définir d'autres objectifs. Puis, peu à peu, des mots me viennent à l'esprit, formant cette poésie :
Dans cette famille unie
Nous voilà tous réunis
Insoumis ou Van Sherza
En ce jour tu comprendra
Ce que signifie la vie
Ce que signifie l'espoir
Laisse désormais parler tes envies
Et laisse tes peurs dans le noir.
Nous voilà tous réunis
Insoumis ou Van Sherza
En ce jour tu comprendra
Ce que signifie la vie
Ce que signifie l'espoir
Laisse désormais parler tes envies
Et laisse tes peurs dans le noir.
J'ouvre finalement les yeux, on m'a déposé dehors, je sens le vent frais me caresser et l'aube naissante éclairer mon visage. Mes blessures ont dû être partiellement soigné, la douleur à décrue et je me sens un peu plus en forme. Soudain un visage inquiet se penche vers moi. Je lui sourit, me voulant rassurant et lui dit :
"C'est fini."
[Pour ce qui est d'un retour global sur l'évent complet des Vans, je pense que je ne regretterais jamais d'y avoir participé. Ce fût épique, triste, émouvant, parfois drôle ou ridicule. Ça n'allait pas trop dans le sérieux mais n'était clairement pas non plus enfantin. Il y avait des touches d'un peu de tout et c'était parfaitement dosé. J'ai apprécier l'ensemble très bien construit du scénario et aimer jouer dans tout les systèmes de jeu que tu as inventé pour l'occasion. J'ai également adoré combattre chaque boss de cette histoire.
Mais même si l'histoire dans sa globalité est inoubliable, je pense que c'est la dernière partie qui resterait gravé dans mon esprit tellement elle était bien dosé, elle était très sérieuse mais il le fallait, tout était au rendez vous jusqu'au dénouement final ! Bref ce moment sera inoubliable pour beaucoup d'entre nous je pense!]
Opheliana- L’Idéaliste
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Date d'inscription : 05/09/2014
Re: C'est fini
Rose
Dans l'ancien manoir Van Sherzä, les flammes commémorative brûlaient doucement. Dans ce sanctuaire chargé d'histoires, une femme aux longs cheveux roses veillait. Cela faisait une journée que son fils avait été vaincu, et elle ne pouvait s'empêcher de se sentir toucher par ce fait. Sa famille allait enfin changée, et Roban connaitrait enfin le repos.
Elle soupira, plus personne ne viendrait en ce lieu pour nouer son ombre à un membre du passé. Puisque les guerres étaient finies, nul besoin de se procurer des armes. Elle porta un regard attristé aux chandelles. Pour elle, ces ombres étaient toutes ses fils et ses filles. Elle ne rêvait que d'une chose, les voir quitter ce lieu triste et froid pour accompagner un Van Sherzä à travers le monde. Mais elle devait se rendre à l'évidence, ça n'arriverait plus.
La solitude était devenue son amie, et seul le passage d'une certaine femme en ces lieux parvenait à lui donner le sourire. Elle appartenait au passé, avec ces ombres et ces murs. Un passé que sa famille finirait par renier, puis haïr et enfin oublier. En un sens c'était mieux, se disait-elle lassivement. Tout ce qu'elle voulait c'est que ses descendants soient heureux, et que ses anciens compagnons soient en paix.
Boris, son buldague massif qui gardait l'entrée, aboya joyeusement. Quelqu'un venait lui rendre visite. Elle se releva doucement, s'attendant à voir arriver la même femme qu'à l'accoutumée. Mais à la place ce fut une Sram aux cheveux roses qu'elle découvrit. Boris était assis à côté d'elle, bavant joyeusement. Sherzaïn dévisagea la cheffe des Vans, et murmura :
"Rose...que...qu'est-ce que tu fais ici ?"
La sram s'avança, gardant son sourire. Son corps semblant animé d'un mal étrange. Des interférences étaient visibles, et de petits pixels roses se détachaient de son corps. Elle déclara, d'une voix aussi douce qu'assurée :
"Je suis venue accomplir le rituel de liaison des ombres..."
Étonnée, Sherzaïn clama :
"Mais...mais tu n'en as pas besoin ! Tu as mon sang, tu maîtrise déjà les ombres !
-Ce n'est pas pour le pouvoir, répondit avec amusement la Sram, non...c'est plus personnel."
La Sacrieur dévisagea son invitée, sans comprendre, tandis que Rose parcourait la salle. Elle laissait sa main épouser les contours des lampes, remerciant silencieusement chaque Vans tombés. Elle reprit :
"Roban a été vaincu...notre passé est derrière nous et nous bâtissons enfin notre avenir. Mais les derniers mots du roi résonnent encore dans ma tête. On ne pourra jamais effacer notre passé.
-Rose...
-C'est un fait, les Vans ont été des tueurs. Nous avons ôtés des vies, nous n'avons vécus que pour ça. Ca me rend malade d'y penser, mais c'est la vérité. Et une autre vérité est à prendre en compte. Roban avait raison de faire ce qu'il a fait. Il a, durant la plus sombre période de notre histoire, accepté de devenir un monstre afin que la famille survive. Il a sacrifié sa vie et celle de ses descendants pour que notre nom ne disparaisse pas. Il a fait de nous des tueurs...et ça nous a transformés en survivants. Nous lui devons notre vie : Dure, froide et immorale. Mais nous lui devons...notre...vie."
Rose s'arrêta enfin, plaçant sa main sur une lampe représentant un trône. L'ombre projetée était celle d'un roi fiers, tenant une faux entre ses mains. Elle regarda de nouveau Sherzaïn, et clama d'une voix forte :
"Moi, Rosaria Vaneslas Sherzaïn, ne peut guider efficacement ma famille sans porter un regard sur notre passé ! Je ne veux pas reproduire les erreurs de mes ancêtres, mais je ne peux me passer de leur sagesse et de leur vécu ! Si les Vans sont à nouveau en danger, je veux les conseils d'un roi qui a su protéger les siens et nous faire perdurer !"
Elle marqua une petite pause et murmura dans un petit rire :
"Et puis...j'ai envie qu'il voit ce qu'on fait de cette famille. J'aimerais qu'il puisse nous voir heureux et épanouis. Se sera le plus grand remerciement qu'on pourra lui offrir."
Sherzaïn souriait. Des larmes roulaient le long de ses joues mais elle souriait. Elle s'inclina respectueusement, pour la première fois de sa vie, et murmura d'une voix douce.
"Rosaria...tu seras sans nul doute l'une des plus grande cheffe que cette famille ai connue..."
La sram pouffa un instant et déclara d'une voix basse :
"J'essaierais, mais je devrais battre mon ombre pour cela. Il a fait bien plus que moi, il est le Roi...et je ne peux que tenter de devenir une Reine."
Elle ramena son regard sur la lampe, se baissa doucement et murmura.
"Robanowitz Vaneslas Sherzaïn"
Puis elle souffla la flamme, et le noir l'entoura.
Re: C'est fini
Ysmaël
Douze ans plus tôt
Le soleil était déjà haut dans le ciel, et une fine brise c'était levée. Les blés s'agitaient paisiblement, leur couleur dorée mise en valeur par les rayons ardents. Amakna était bien paisible en cette chaude journée d'été, bien loin de se douter de l'importante procession qui allait se tenir dans les heures à venir.
Oui cette journée était importante, mais pour si peu de gens. Telle était l'histoire, capricieuse et bien égoïste. Les grandes dates de certains était tout bonnement inconnus des peuples, tandis que certains héros n'inscriraient jamais leur nom dans la légende commune. Mais pour l'homme à l'honneur de cette journée, légende et héroïsme étaient bien loin d'être des concepts de valeurs.
Assis en haut d'une petite colline, Ysmaël contemplait les champs. Le manoir familial n'était pas loin, sa triste silhouette toujours visible comme pour lui rappeler sa condition. C'était Un Vaneslas Sherzaïn, un tueur expérimenté du haut de ses dix-huit ans. Il était le fils du chef de la famille, l’aîné d'une fratrie qui serait amenée à régner parmi les ombres. Son père lui avait promis le trône, et en ce jour le jeune homme allait s'en rapprocher.
La veille, l'ancien chef de la caste des Ombres était mort. Une mort douce, la vieillesse l'avait emporté. Une mort plutôt belle pour l'un des plus grand assassin de l'histoire. Taïtus, le chef de la famille, avait alors immédiatement réagit.
"Demain les Ombres verront arriver leur nouveau chef, en la personne de mon fils...Ysmaël."
Le jeune homme n'avait bien entendu pas eut son mot à dire, il était destiné dès la naissance à ce poste prestigieux. Il n'aurait pu le refuser même s'il l'avait voulut. Il n'était qu'un esclave d'un ensemble de codes, enchaîné aux côtés de ses frères et de ses sœurs à une vie de froideur et de mort. Telle était la vie d'un Van, une arme que l'on payait pour accomplir les basses besognes.
Dans quelques instants ils deviendrait le chef de la caste la plus insensible de la famille. Il perdrait certainement ses dernières traces d'humanité et s'enfermerait dans un protocole des plus sanglant. Mais il lui restait encore un peu de temps, les derniers moments d'une liberté limitée qu'il avait néanmoins décidé de savourer. Il s'était assis en haut de cette petite colline, et avait décidé d'attendre son heure aux côtés de la seule personne qu'il avait un jour pu qualifier d'ami. Shan, l'aveugle, était ainsi posé dans l'herbe non loin de lui. Ses yeux étaient fermés, comme toujours, et aucun son ne s'échappait de ses lèvres. Ysmaël le fixa un instant, et murmure d'une voix mélancolique :
"Je n'ai pas envie de devenir chef..."
Aucune réponses, pas un mot. Sous son masque, Ysmaël étira un fin sourire. Il frappa dans ses mains en s'exclamant :
"Oh mais Shan ! Ne serait-ce pas l'heure de ton eau chaude ?!"
Là encore, pas de réponse. Shan semblait dormir, comme à son habitude. Ysmaël avait finit par s'y faire, entamant parfois d'interminables monologue que personne n'écoutait. Ca lui allait, au fond tout ce dont il avait besoin...c'était de parler. Le jeune homme retira lentement son masque à gaz, et dévoila son visage. Il n'avait aucune blessure à cacher, mais portait cet accoutrement pour garder cette aura menaçante que sa fonction imposait. Il soupira et s'allongea dans l'herbe, fixant le ciel et ses nuages :
"Tu sais Shan...j'aurais tant aimé vivre ailleurs, naître dans une autre famille. Je ne peux plus voir les miens aussi insensibles, chaque jour qui passe marque d'avantage l'endoctrinement des nôtres. Nous tuons toujours plus, alors même que le monde n'a plus besoin de nous..."
Il jeta un coup d’œil à son ami, s'assurant qu'aucune réaction ne venait troubler son visage. Ce qu'il avait à dire, personne ne devait l'entendre :
"Je ne veux plus de ça. Je ne veux pas que cette famille perdure de la sorte, ça fait des années que je me le dis. Mais qu'est-ce que je pouvais faire hein ? A quoi bon lutter si l'avenir est aussi terne. Je m'accrochais, j'essayais de penser différemment, de retourner le problème et de trouver des solutions...mais rien. Jusqu'à Rose."
Son visage s'illumina à la pensée de sa jeune sœur.
"Dès sa naissance j'ai vu un miracle. J'ai vu notre famille faire preuve d'humanité une dernière fois, en choisissant de ne pas exposer cette âme pure à la laideur de notre monde. Elle est insouciante, un peu naïve...mais tellement lumineuse. Son sourire est notre soleil et ses rires portent mes derniers espoirs. Elle est cette vague de changement qui approche au loin, celle qui un jour parviendra à sauver notre famille..."
Il ferma les yeux, se concentrant sur ses sensations à cet instant, exprimant de vive voix ses engagements.
"Mais elle aura besoin d'aide, de la mienne...mais surtout de la votre. Notre passé est une ombre néfaste, je l'ai déjà entendu Shan...j'ai déjà vu le roi. Il refuse le changement et entraîne cette famille dans les Limbes, et il me veut comme chien de garde de ses règles. Il pense que je lui suit acquis, il pense que j'accepterais sans sourciller. Il se trompe. Oh oui je vais faire des choses qui iront dans son sens...sur le moment. J'ai préparé ma vie afin d'amener sur la table tout ce qui pourra le vaincre, et je sais qu'un jour il sera vaincu...par vous. Il ne vous attend pas, ne voit en rien toute l'aura que dégage Rose...ça signera sa perte. Mais pour ça je devrais agir, ma prise de fonction en tant que chef n'est que la première étape..."
Il rouvrit ses yeux et fixa tristement son ami, murmurant doucement :
"Et je m'excuse d'avance. Je vais te causer du tord, t'attristé et te blesser. Tu porteras sans nul doute mon deuil, car ma survie n'est pas une option. Notre ennemi est trop grand et nous subiront des pertes. Mais je sais que la mienne peut limiter les choses. Je sais que ma vie sera le dernier rempart qui se dressera entre vous et lui."
Le jeune homme aperçut au loin des silhouettes se rapprochant, on venait le chercher, il était temps. Il se releva doucement, replaçant son masque pour de nouveau masquer son visage. Puis il murmura :
"Je te remercie Shan, et tu me manqueras quand tout sera finis. Tu resteras la seule personne que je pourrais qualifier d'ami...et tu n'as pas idée de ce que ça représente pour moi."
Une jeune Sram aux cheveux rouges, accompagnée d'un Sacrieur aux cheveux violets arrivèrent en bas de la colline :
"Maître, déclara la Sram hésitante, il est l'heure.
-Vous devriez enfilez un autre costume, clama le Sacrieur, celui là est froissé ! Quelle horreur !"
Ysmaël sourit, amusé, et poussa doucement Shan. L'aveugle se réveilla et regarda son ami :
"J'ai du m'assoupir, je m'excuse...maître. Avez-vous dit quelque chose d'important ?
-Seulement que cette journée est belle, ne t'en fais pas. Répondit Ysmaël avec une pointe d'amusement."
Il marcha en direction du manoir, les Ombres le regardant partir. Sa nomination se ferait en privée. Il partait en égal et reviendrait en chef.
***
Ysmaël poussa les lourdes portes du manoir et avança dans le couloir principal. Il connaissait par cœur ce lieu, et le haïssait de toutes ses forces. Il passa devant une première grande salle, occupée par la caste des tireurs. Noëllia était là. Sa mère taillait des flèches en surveillant ses membres. Il y avait beaucoup de visages qu'Ysmaël ne connaissait que de nom, mais il reconnu sans mal sa jeune soeur Illiana. Elle était occupée à tresser les cheveux d'un jeune crâ qui tricotait. La jeune roublarde leva le regard vers lui, et lui tira la langue avec défi. Ysmaël esquissa un sourire et reprit sa marche, amusé de la rivalité que sa Soeur voyait avec lui.
Il passa devant le laboratoire des alchimistes. Entre les grands savants en blouse blanche se tenaient trois jeunes s'activant à mélanger des potions. Il aperçu son frère Roratchor qui cherchait maladroitement ses lunettes au sol. Une Sadida aux cheveux blancs les ramassa et l'aida à les remettre, s'amusant de la maladresse légendaire de son confrère. A leur côtés se tenait un Eniripsa aux cheveux violets, il semblait bien plus intéressé par une plante en pot que par les résultats de ses recherches. Ysmaël continua sa route, souriant toujours.
Il arriva devant la salle des collatéraux. Son imposant frère Oddun était en train de se battre contre un pauvre Eniripsa frêle. Il l'envoyait dans tous les sens en hurlant des "Tes appuies !", "Mais défends toi !" ou des "Le but c'est pas de voler le plus loin hein !" Il réprima un petit rire devant la scène, se promettant de ne jamais affronter un pareil monstre de nouveau.
Il s'arrêta finalement devant la salle des Ombres, détaillant ce lieu qui serait sien dans quelques instants. A l'intérieur se tenait une jeune femme occupée à lire. Evanea l'avait toujours intrigué. Il n'osait pas lui parler, tant cette femme pouvait se montrer impressionnante, mais lui témoignait son plus profond respect. A ses côtés se trouvait Euphy, le vieille tueuse qu'il ne pouvait s'empêcher de voir comme une grand-mère de fortune. Elle aiguisait ses dagues, s'apprêtant à partir de nouveau en mission. Il se doutait que sa nomination n'avait pas du lui plaire, et c'est avec tristesse qu'il songea que sa place...il l'aurait laissé le cœur léger. La dernière personne de la pièce était un jeune homme aux cheveux bleus, s'amusant à manipuler les ombres des meubles. Joshua était de loin le plus grand psychopathe de la famille, et Ysmaël en connaissait la raison. Il savait que le roi était derrière tout ça, que son frère n'avait rien d'un monstre et que sa vie serait sans nul doute gâchée à jamais. C'était cette pensée qui avait achevé de le convaincre d'agir. Oui il changerait sa famille, se débarrasserait du roi et libérerait son frère des tourments.
Résolu, il s'avança vers la salle du trône, mais fut arrêté net. Quelqu'un venait de lui ceinturer la taille, et semblait bien déterminé à ne pas le lâcher :
"Non grand-frère ! T'en vas paaaaaaaas !"
Ysmaël sourit et se retourna doucement, Rose était là. La jeune sram avait des yeux larmoyants, semblant attristée par la nomination de son frère :
"Si tu devient chef des Zombres...tu...tu auras moins de temps pour toi et on te verra moins !"
Le jeune homme esquissa un doux sourire et vint s'agenouiller, ébouriffant les cheveux de sa sœur avec tendresse :
"Je serais toujours là Rose. Je ne partirais jamais je te le promets.
-Mais...mais et si je ne te vois plus ?! Je...je vais m'inquiéter moi !"
Ysmaël baissa la tête, et désigna le sol. L'ombre de Rose et la sienne, sous les jeux de lumière du manoir, se rejoignaient en cet instant. Il déclara, d'une voix semblant émue :
"Rose...même si je pars loin. Même si tu ne me vois plus pendant des année...je serais toujours là. Tu vois ? Nos ombres sont liées, et même si tes yeux ne me voient pas...je serais présent. Ne changes jamais, restes comme tu es. Tu es la plus grande réussite de cette famille...et tu es mon plus beau trésor..."
Il serra la petite contre lui et douta. Ses plans, ses engagements, sa volonté...tout s'effondra autour de lui. En cet instant il aurait rêvé être quelqu'un d'autre et ne pas avoir le poids de cette famille sur les épaules. Puis, il relâcha la petite Sram et se releva. Il la fixa un instant et murmura :
"Je dois y aller Rose...mais je te le promets...je ne t'abandonnerais jamais..."
La petite acquiesça sans comprendre, et observa son frère entrer dans la salle du trône pour refermer les portes derrière lui.
A l'intérieur se tenait Taïtus, le chef de famille. Il fixait son fils d'un regard fiers, réprimandeur et inquiet. Il tonna de sa voix autoritaire :
"Tu es en retard.
-Je m'en excuses père...soupira le jeune homme
-Tu t'apprêtes à endosser l'une des plus grande responsabilité de cette famille, en as-tu conscience !
-Plus que vous ne pourriez l'imaginer père...
-Alors énonce ici tes engagements, et assumes ton nouveau rôle !"
Ce fut avec le visage de chaque membre de sa famille en tête, et avec le sentiment de signer la plus importante de ses promesses, que le jeune homme clama d'une voix emplie de fierté :
"Moi, Ysmaëlius Vaneslas Sherzaïn, fils de Taïotusan Vaneslas Sherzaïn, je jure de servir ma famille jusqu'à la mort ! De la protéger, de la chérir et de la porter jusqu'à ce que ma vie s'éteigne. C'est avec une détermination sans faille que je prends la fonction de chef de la caste des Ombres ! Et c'est sur mon âme que je jure en cet instant de devenir le plus grand chef que cette caste n'ai jamais connue !"
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